Nos hôpitaux sont malades de leurs insuffisances, de leur inadaptation aux exigences de l'actualité, de leur inaptitude à faire rapidement face à l'évolution galopante des nouvelles techniques médicales et d'un manque de considération grandissant. Ils souffrent de leur gestion, de leur conception, de leur monumentalité, du déficit de la Sécurité Sociale, de l'infection nosocomiale, de la déshumanisation, du problème infirmier, du mécontentement des médecins, de l'absence d'une formation sérieuse pour leurs concepteurs, et d'un arsenal législatif ou directif devenu paradoxalement très complexe quoique incomplet. Où vont-ils donc ? Ils ne semblent pas en avoir une idée précise. Il est vrai que pour l'hôpital la notion de temps est assez étrange. Le présent n'existe plus car la progression des événements qui le concernent devient trop rapide. L'avenir, quant à lui, est obstrué par l'envahissement de la routine quotidienne. Reste le passé, et l'on est bien obligé d'admettre que ce sont très souvent les miroirs de ce passé qui constituent le système référentiel pour l'avenir. Et pourtant, si l'on procède à l'analyse critique des schémas architecturaux de nos hôpitaux anciens ou récents, si de surcroît, on fait l'inventaire des certitudes raisonnables vers lesquelles nous engage l'avenir, il paraît possible de définir une nouvelle stratégie conceptuelle de l'hôpital. C'est ce que propose le livre de T. HOET qui devrait également aider à une actualisation plus cohérente des hôpitaux existants et leur apporter la sérénité d'un nouveau souffle.