Autour de très grands écrivains, tels que l'Arioste, Rabelais, Ronsard, Cervantès, Milton, et d'autres de moindre notoriété, Boiardo, Rémi Belleau, Agrippa d'Aubigné, Du Bartas, - en examinant des œuvres universellement célèbres et
d'autres qui restent à redécouvrir, telle la Araucana qui évoque la conquête du Chili par les Espagnols ou des adaptations originales d'œuvres écrites dans une autre langue, comme la Mélusine française devenue suisse-allemande, ou l'Amadis espagnol transposé en français, - vingt auteurs, français, américains, anglais, canadien, hongrois, italiens, roumain, s'interrogent sur le rapport de l'héroïsme à la folie entre le XVe et le XVIIe siècle, c'est-à-dire la Renaissance entendue au sens large. Leurs études montrent la profonde unité de l'Europe
intellectuelle, au moment de la naissance de l'homme moderne, dans le désenchantement à l'égard des anciens mythes, et l'impossibilité de croire en une raison souveraine du monde. Impuissance, en tout cas, à accéder à la sagesse sans expérimenter un temps la démesure. Gageons qu'en cette fin du XXe siècle de telles réflexions apparaîtront encore d'actualité.