Comme en témoignent la difficile percée de Coca Cola en Asie ou l'échec des modèles de voiture unique, la mondialisation ne correspond pas uniquement à cette idée d'uniformatisation si souvent présentée. Non réductible à sa seule dimension économique, elle est confrontée à des systèmes territoriaux complexes résultant de facteurs spatiaux, historiques, culturels, sociaux, politiques, et joue sur la mise en relation de ces différents ensembles géographiques. Sa principale dynamique repose sur une double logique d'intégration-fragmentation des pôles dominants et d'évitement-marginalisation des périphéries. La définition de l'appartenance de telle région au centre, à la semi-périphérie ou à la périphérie est fonction de la capacité des territoires à maîtriser leurs processus d'accumulation interne et leur mode d'articulation au reste du monde. L'objet de ce livre est donc de présenter les différents acteurs et les principaux mécanismes de la mondialisation à la lumière d'une analyse spatiale approfondie qui met en évidence les dynamiques territoriales actuelles. Quels rapports ont les firmes transnationales avec les territoires et, inversement, quelles sont les stratégies développées par les territoires face à la mondialisation ? Alors que les logiques de continentalisation prédominent, les proximités géographiques ou fonctionnelles demeurent actives. Les transnationales doivent s'adapter aux diversités géographiques et gérer le risque-pays, les États demeurant des acteurs centraux.