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Tous nos livres d’occasion ont leurs propres histoires en plus d'en raconter une.
Cependant, un contrôle minutieux est effectué par nos équipes afin de vérifier qu’ils respectent notre charte de qualité. A savoir, des livres lus peu de fois pouvant présenter des traces d’usure ou de vieillissement, mais qui ne nuisent pas à la lecture.
La couverture et le dos peuvent présenter de petits défauts. Le papier avec le temps peut être jauni sans pour autant gêner la lecture. Toutes les pages sont présentes. Des livres à lire et relire encore et encore…
*Photo non contractuelle. L'édition livrée peut différer de celle commandée.
Parce qu'il fait partie de ces romans qu'on aime et qui pourtant nous dérange, En finir avec Eddy Bellegueule raconte l'enfance d'Edouard Louis, dans un petit village de Picardie, dure, violente. Issu d'une famille extrêmement pauvre, un père alcoolique, pour qui être un fils, un homme signifie "être un dur", une mère perdue qui tente de tenir une maison qui ressemble plus à un taudis, un cercle vicieux que répète chaque génération, on travaille à l'usine du village de père en fils, on boit, on frappe, on humilie. Il est même parfois difficile d'imaginer que des familles vivent dans des conditions si difficiles de nos jours. C'est pour cette raison qu'Edouard Louis a tenu à révéler son histoire et comment il s'est sorti, brillamment, de cette misère...
C'était facile mais c'est néanmoins ce que je pense ... ce roman est un coup de gueule. Le coup de gueule d'un adolescent face à la découverte de soi, de son corps, face à son entourage, face à son impossible envie de se faire accepter. C'est un roman d'apprentissage "classique" mais l'aspect autobiographique, contemporain, la violence, la crudité des propos et des situations peuvent être dérangeants.
Je lis ce roman avec le recul des années, sans avoir suivi la médiatisation de l'auteur et de ce roman à sa sortie. Je trouve que c'est un bon roman, très bien écrit, qui me fait "voyager",
voir une autre réalité. Et c'est cela que nous attendons de la littérature, entendre des histoires qui nous sortent de notre vie, de notre culture, qui nous inspirent ou dans lesquelles on peut se reconnaitre. Il y a de l'universel dans ce roman d'apprentissage, sur le mal-être de l'enfance, de l'adolescence.
Dans cette veine, au croisement du roman d'apprentissage et de la sociologie, on peut également penser au roman "Leurs enfants après eux" de Nicolas MATHIEU, prix goncourt 2018, à la violence plus insidieuse, plus sociale.
Précisons que ce n'est pas un écrit sociologique comme l'autobiographie de JD.VANCE (lui aussi s'est extrait de son milieu d'origine) "Hillbilly élégie" sur le sous-prolétariat états-unien.
Alors oui, Edouard LOUIS s'inspire de son histoire, joue avec une réalité et enchaine les stéréotypes en plaçant son histoire dans le Nord pour nous décrire la culture des pauvres, des exploités, des laissés pour compte de notre pays. L'accumulation de la violence et des "clichés" sur les blancs pauvres des campagnes peut sembler exagérée, pesante et pourtant l'auteur nous saisit et nous fait dévorer son histoire, par son côté universel, par voyeurisme ?? En tout cas, ça m'a donné envie de lire ces autres bouquins ...
>>>http://www.leslecturesdelily.com/2015/02/en-finir-avec-eddie-bellegueule-ecrit.html#more
Un roman coup de poing. En finir avec Éddie Bellegueule est un livre dérangeant, clash, mais tellement fort et bien écrit qu'il ne laisse pas de marbre. Il fera partie des livres dont je me souviendrais dans plusieurs années, parce que ce roman autobiographique m'a marqué.
Édouard Louis est une personne qui me touche beaucoup, je vous conseille de l'écouter lors d'une de ses interviews, vous verrez que c'est une personne passionnante, il a une belle vision de la vie malgré son vécu et c'est
une vraie belle personne.
Un livre à lire, j'aurais tendance à le conseiller fortement et à tous, mais le contenu est lourd alors peut-être à éviter pour les jeunes lecteurs et les personnes trop sensibles.
On a beaucoup parlé de ce livre, écrit par un jeune homme de 21 ans que l'on peut qualifier de "miraculé". Issu d'un milieu défavorisé, il est parvenu à sortir de l'engrenage infernal de la reproduction sociale. Il poursuit aujourd'hui de brillantes études à l'Ecole Normale Supérieure. Edouard Louis, (c'est le nom qu'il s'est attribué, abandonnant celui de sa naissance "Eddy Bellegueule"), ne cache pas que son roman est autobiographique et que le récit qu'il nous offre est celui de son enfance et adolescence.
Eddy est un enfant différent des autres, sensible et efféminé, dans un
monde où un garçon se doit d'être "un dur" sous peine de passer pour "une tapette". Il se rend compte très vite, dans le regard des autres, de sa singularité. Il doit faire face à leurs moqueries, subir des persécutions (certaines scènes sont insoutenables). Eddy tente de ressembler aux autres, de nier son penchant pour les garçons, sans succès. Le fossé avec les autres ne cesse de se creuser.
La famille d'Eddy est pauvre, financièrement et culturellement. Les seuls dérivatifs à leur vie de labeur sont la télévision et les soirées alcoolisées avec les voisins. Un logement plus que vétuste, des conditions de vie précaires, on peut parler de "sous-prolétariat". Edouard nous dresse un portrait de ses parents peu glorieux, mettant en avant leur inculture et leurs moyens intellectuels limités. C'est grâce à l'école qu'Eddy parvient à s'échapper de ce milieu, mais uniquement à l'adolescence.
Je dois dire que je sors mal à l'aise de cette écoute. Je comprends qu'Eddy ait voulu témoigner de sa souffrance. Son livre est percutant, il émeut, révolte et donne un coup de projecteur sur un milieu social dont on parle assez peu. Je ne conteste pas ses qualités littéraires. Au vu de son jeune âge, on ne peut qu'être admiratif de son travail d'écriture. Je pense par ailleurs que ce récit peut permettre à tout un chacun de mieux comprendre les difficultés rencontrées par ce type d'enfant. Je pense notamment aux enseignants.
Mais je ne peux pas m'empêcher de me mettre à la place des parents d'Eddy dont l'histoire et la vie intime sont dévoilés, décortiquées et analysées sans complaisance par leur propre fils. Eddy aurait peut-être dû attendre quelques années avant d'écrire cette autobiographie. Avec un peu de recul, il aurait peut-être dépassé le rejet de son milieu d'origine et présenté un récit plus apaisé, moins traumatisant pour sa famille, moins violent. Comment gèrera-t'il dans le temps, le séisme familial qu'il a créé et que les médias ont relayé plus que largement ?
Un autre point m'a dérangée. Les difficultés rencontrées par Eddy sont en grande partie liées à son orientation sexuelle. Or, l'homophobie n'est pas l'apanage des milieux défavorisés, ce que son récit pourrait laisser supposer. L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.
Quelques mots sur la version audio : Le lecteur a su trouver le juste ton et adapter sa voix aux deux registres de langues utilisées par l'auteur (celle de son milieu d'origine et celle qu'il utilise aujourd'hui). Une interview de l'auteur constitue un bonus très appréciable.
Un texte qui ne peut laisser indifférent, qui soulève beaucoup de questions et se lit sous plusieurs angles différents.
Ça y est, je le lis enfin le roman qui a fait polémique à sa sortie en janvier de cette année.
Pour moi qui travaille dans un tel milieu, rien de bien nouveau sous le soleil. Juste une peinture juste d'un certain milieu social.
Ce qui m'a en revanche intéressé, c'est ce besoin des hommes de paraître des hommes selon un certain stéréotype. On "casse du pédé" pour mieux oublier que parfois, le corps masculin attire, aussi.
J'ai trouvé en revanche l'auteur un peu léger, sur la fin, à propos des différences de comportement dans les différentes classes sociales. Il ne fait
qu'esquisser le sujet. Dommage.
La dernière phrase m'a également laissée dans le doute. Le narrateur arrive-t-il vraiment à rire de sa différence ?
L'image que je retiendrai :
Celle de la maison au carreau de la chambre casse, chambre sans Moquette ni tapisserie.
La question que je me pose :
L'auteur n'est pas d'un milieu aisé, et parvient pourtant à intégrer une Grande École grâce au lycée dans lequel il entre, et qui lui permettra d'avoir accès à la culture classique. Au collège, il souffre de harcèlement. Ma question : à quoi sert le collège ?
Eddy Bellegueule a la vie dure. Il vit dans un petit village de Picardie, dans une famille frappée par la pauvreté, la violence et l'alcoolisme. L'horizon se réduit aux seules limites du village, avec en toile de fond la fumée des usines, la crasse, la vulgarité et la misère. Pour ajouter au tableau, encore plus de noirceur, Eddy est différent, efféminé. Dans un milieu où la masculinité s'exprime à coups de triques, avec des cris, des bastons et des verres à n'en plus compter, cela passe mal. Marginal, Eddy souffre de sa différence et ne sait comment rentrer dans la norme. Comment
grandir dans un tel contexte ? Quelle force pour sortir du trou ? Ce récit lève le voile sur la misère de certains enfants qui ont un cadre laissant peu de place à l'innocence et aux rêves.
Ce roman "coup de poing" comme le disent d'autres lecteurs nous dépeint un univers empreint de noirceur où l'oxygène manque, où la misère englue les hommes. La lecture est difficile mais hors d'haleine, abasourdi devant tant de violence, on est scotché. C'est un roman qui ne laisse pas indifférent.
Un livre que l'on lit d'une traite un peu hors d'haleine devant cette misere sociale qui conduit à la misere éducative et à toutes les intolerances
A lire
"En finir avec Eddy Bellegueule" est l'exemple même du livre qui fait et fera parler. Il aura ses détracteurs et ses adorateurs.
Pour ma part, ce roman me dérange et me met mal à l'aise. Il est bourré de clichés et surtout pour moi va trop loin. C'est une sorte de vengeance sur son enfance et ses parents.
Eddy, l'incompris, le différent, a souffert dans sa jeunesse. Il est mis à l'écart et ne peut plus vivre chez lui. Il choisit la fuite pour vivre sa vie, et au vue de sa vie actuelle, cela lui a parfaitement réussi.
Quid du roman? Quid de la réalité? Quid de l'invention? Tout
ce qui est écrit est il réel? Roman ou témoignage? Fiction ou réalité autobiographique? Cela restera un mystère...
Je comprends aisément les réactions de la mère de Eddy par exemple en lisant tout ce qui est écrit.
Le style d'écriture n'a rien à voir avec le "parlé familial". On voit que le petit Eddy a bien grandi et surtout réussi sa vie. Les mots employés sont loin de ceux qu'ils entendait durant sa jeunesse.
Il n'empêche, même s'il n'y a pas de vulgarité, certains passages sont très durs.
En finir avec sa jeunesse, raconter le "supplice" d'un jeune homme différent dans un monde ouvrier et pauvre; Le thème était intéressant, la façon dont cela a été traitée personnellement ne me plait pas.
Je ne recommande pas sa lecture.
Et vous qu'en pensez vous?
Trop. Il ne manque pas une image stéréotypée de ces familles vivants dans une misère financière, culturelle et intellectuelle. Aucun cliché ne nous est épargné : comme si l'auteur devait absolument tous les décrire ! Une écriture simple mais à aucun moment je ne me suis pris de sympathie pour le "héros". J'ai lu ça de très loin, sans être impliqué. Mais quelle est la finalité de ce livre en fait ?
... et pas juste parce que l'auteur a 21 ans seulement. En finir avec Eddy Bellegueule se lit d'une traite, se reçoit tel quel, brut et vous laisse un peu K.O. Le récit est dur, glauque et dérangeant et pourtant incroyablement délicat la plupart du temps. Si on est frappé par la violence de l'enfance que nous raconte Eddy, on l'est tout autant par cette incroyable propension à comprendre aujourd'hui, ou du moins à admettre qu'il ne le pouvait pas.
A lire, absolument.
Chronique bloguesque : http://prettyrosemary.wordpress.com/2014/03/06/edouard-raconte-bien-eddy/
Je n'avais pas été mise aussi mal à l'aise par un livre depuis Rien ne s'oppose à la nuit. Il y a dans ces livres qui dénoncent d'autres personnes ou un mode de vie, quelque chose d'insupportable pour moi, lié à l'impossibilité pour les autres de répondre aux attaques (en l'occurence, les parents de l'auteur peuvent répondre mais dans des journaux qui recherchent forcément le croustillant alors que le support de l'auteur est tout autre). Je sais que ceux qui ont aimé ce livre que je ne peux qualifier de roman puisque tout y est vrai, vont rétorquer qu'il ne dénonce rien, qu'il se
contente de décrire. Je crois que ce ton qui se veut objectif m'a encore plus agacée. Dans sa description du milieu populaire dont il vient, il n'épargne personne : son père ne se lave jamais le matin, chez sa grand-mère, ça sent le chien sale mais c'est encore pire avec les ados qui soit le battent tout en s'attachant à lui ou le sodomisent dans la scène la plus glauque qui m'ait été donné de lire depuis très longtemps ; et pourtant, je ne lis pas des bleuettes. Il n'y a aucun élément positif dans ce milieu. Dans le milieu d'où il vient, personne ne se comporte comme vous (enfin je le suppose) et moi et c'est finalement ce qui m'a le plus dérangée. J'ai eu l'impression qu'il nous englobait dans son monde, celui qui l'a sauvé de là d'où il vient et qu'il pointait du doigt l'autre, celui qui est si éloigné de notre quotidien, en nous disant : vous m'avez sauvé, vous qui connaissez le pouvoir des mots, vous qui aimez lire, d'un monde dont vous n'avez aucune idée et dont je vais vous ouvrir la porte. A la fin, ce jeune homme nous explique qu'il est fâché depuis longtemps avec son père et que sa mère n'est pas ravie qu'il parle de sa famille. Quelle surprise!
Je n'ai pas toujours été d'accord avec ses analyses. Par exemple, il explique le fait que son père et d'autres hommes refusent d'aller chez le médecin par un désir de paraître viril. Pour avoir côtoyé de près ce refus, je pense plutôt qu'il est dû, entre autre, à un manque de confiance envers les médecins et à une lutte des classes : le médecin, très à l'aise financièrement sans faire grand chose (je traduis d'autres pensées que la mienne, j'ai beaucoup d'admiration pour mon médecin) représente l'ennemi. Et si bien sûr, je ne peux expliquer les coups, je comprends tout de même que de trouver son enfant dans la situation dans laquelle sa mère le trouve alors qu'il n'a que dix ans peut faire perdre les pédales à de nombreux parents. D'ailleurs, cette scène m'a été insupportable. Je lui accorde le sens de la formule:
Dans la chambre flottait encore l'odeur du cri de mon père.
Et j'ai aimé l'idée que ce qui le fait venir à la culture est sa différence et son besoin de se trouver une autre famille que la sienne, dans laquelle il ne se reconnaît pas, ça m'a semblé une idée originale. Je ne comprends pas que ce roman soit à ce point encensé dans les média, ou plutôt si, je me doutais que les intellectuels parisiens allaient adorer cette description pathétique de nos campagnes (ne prenez pas ces attaques pour vous si vous avez aimé mais il faut quand-même avouer que l'absence de nuances dans les média sur ce livre a de quoi nous obliger à en chercher la cause). Et dans cette autobiographie, certains passages ne m'ont pas paru crédibles, notamment le fait que sa soeur joue l'entremetteuse entre sa copine et son frère beaucoup plus jeune qu'elles. Je sais que beaucoup d'entre vous voient dans ce roman une dénonciation de l'homophobie. Pour moi, c'est une dénonciation teintée de mépris d'une classe sociale.
Ce roman est encensé par là où il pêche, à mon avis, c’est-à-dire la jeunesse de l’auteur, d’où un certain manque de recul de sa part. La misère affective, sociale et intellectuelle qu’il décrit existe, bien sûr, et je ne pense pas qu’il ait grossit le trait, mais j’ai été gênée par le fait que ne se retrouvent dans son roman, surtout lorsqu’il s’agit de sa famille, que les moments, les anecdotes, le vécu le plus sordide. Il faut vraiment chercher pour trouver quelque chose de positif à propos de ses parents, comme le courage de sa mère ou un geste généreux mais
maladroit de son père. Par contre, je comprends mieux qu’il ne garde que les aspects les plus malheureusement marquants de ses années de collège, qui durent être épouvantables, ou de sa famille élargie qui fut vraiment un fardeau pour lui. Je n’ai pas trouvé indispensable non plus que lorsqu’il retranscrit en italique des paroles de membres de sa famille, elles soient systématiquement pourvues d’une faute de français ou d’un mot vulgaire…
Certes, le coup d’oeil d’Edouard Louis sur les loisirs indigents, sur la fascination pour la télévision allumée en permanence, sur le carreau qu’on répare avec un bout de carton, ou l’hygiène inexistante, les justifications quand les parents vont passer une soirée à boire avec des amis, les monologues des mères de famille devant le portail de l’école, tout est finement observé et donne lieu à quelques moments de littérature. Mais je ne suis définitivement pas à l’aise avec l’auto-fiction et aurais préféré qu’il soit clairement indiqué qu’on avait affaire à un témoignage, et non à un roman.
il y a un grand contraste dans la famille d'Eddy lui garçon fragile aux manières de fille son père un vrai hargneux grossier et son frère alcoolique et bagarreur. Eddy souffre de cette différence il est perpétuellement en manque d'amour il passe son temps à essayer de corriger son allure. Dans son livre il ne se pose jamais en martyr mais il envoie un message (aux doigts accusateurs) une lecture parfois crue
un témoignage bouleversant
Je ne comprends pas. J'ai été très vite emballé en lisant les articles de journaux et même la quatrième de couverture. Je me suis dis qu'on allait comprendre comment cet enfant à pu vivre un enfer, et surtout, comment il s'en est sorti, mais non. Nous découvrons juste son enfance, de drame en drame. La misère sociale, les insultes, les agressions quotidiennes. Certes, c'est un récit touchant, car il en a clairement bavé, mais j'aurais aimé plus qu'une photographie de cette enfance, une petite analyse de la cause de cette société archaïque, machiste, violente. Une touche d'espoir en quelque sorte.
près un démarrage réussi, le roman ensuite, m'a accroché mais cette accumulation de misère m'a un brin gêné, trouvant que l'auteur en faisait un peu trop dans le misérabilisme. Et puis, cette volonté de vouloir retraduire ce parler de la France très profonde manquait de naturel. J'ai pensé que l'auteur, pour moi parisien, ayant étudié dans les bonnes écoles de la capitale et fréquentant la crème de l'intelligentsia, avait quand même un peu de mal à se glisser dans la peau d'un chômeur aviné. Le roman était pas mal fichu, mais il manquait pour moi de sincérité....
Et puis,
une fois refermé, je m'en suis allé voir sur le net qui était Edouard Louis.... Stupéfaction ! Dans une interview donné à la librairie Mollat de Bordeaux, il raconte que tout est vrai dans son roman, qu'Eddy Bellegueule c'est lui, et que ce sont ses vrais souvenirs... Donc ma lecture a été faussée par ma mauvaise interprétation d'informations et par mon manque de curiosité. Evidemment ma lecture sans rien connaître en amont, révèle peut être que ce premier roman a quelques défauts mais l'itinéraire d'Eddy, ce qu'il a vécu, enduré, force le respect et donne un tout autre relief et surtout une lecture je pense, bien différente...
Finalement, "En finir avec Eddy Bellegueule" est un récit prenant et émouvant sur un pauvre canard perdu dans un monde intolérant et fermé et dont l'envolée dans les hautes sphères de l'intelligence est l'exemple flagrant que quelques chanceux peuvent échapper au déterminisme de classe. Cependant, à cause d'une lecture biaisée, je pense que je suis passé à côté, je m'en excuse mais je suis certain d'une chose : c'est un livre hautement fréquentable et avec le recul, vraiment émouvant.
Très belle écriture , j'ai été bouleversé par la manière dont on est directement confronté ,pris a parti par ce récit . La description de cette France rurale , cette France d'aujourd'hui qui existe vraiment pourra paraître à certains irréelle , et en même temps ,il transpire une vérité dérangeante .il ne faut surtout pas le reduire a un roman sur l'homosexualité , c'est beaucoup plus que cela ......
Ne passez pas a côté !
Un livre très impressionnant, tant sensible que dérangeant sur le parcours d'une jeune garçon qui fuit, comme chez Annie Ernaux ou Didier Eribon, un milieu social extrêmement pauvre. L'auteur nous décrit ce milieu avec une grande force, sans misérabilisme et sans masquer la violence de ce monde qui est aussi imprégné de racisme, de misogyne etc.
Le thème essentiel, de la découverte de la différence, des tentatives ratées pour "devenir un homme, un vrai, un dur", pour dompter le corps et tenter des approches auprès des femmes , les premiers émois, mérite que l'on s'attarde sur ce texte.
Un premier roman qui nous plonge au coeur de la misère sociale et psychologique et qui fait réfléchir.
Edifiant !
Ce récit est l'histoire de l'auteur. Eddy Bellegueule c'est lui; ce gamin maniéré dont tous se moquent, dans ce petit village de Picardie où règnent la misère ,l'ignorance et la cruauté. On assiste navrés, à la souffrance d'Eddy face à ses camarades de collège et à sa propre famille. Les "qu'en dira-t'on", les insultes et le reste.
Ce qui est effrayant c'est de se dire que cela se passe à notre époque! On tombe des nues!
Edouard Louis a pris sa revanche puisqu'il a pu s'extirper de ce milieu et est diplômé d'une école prestigieuse.
Chapeau! Belle leçon!