Tu es d'une ville de clochers, de carillons et de cabarets, d'une ville de piétés et de débauches, de secrètes prières et de bruyants blasphèmes. Je suis d'une ville de lourds silences et de sourds murmures, d'une ville de mornes indifférences et de vices bien cachés. Tu es d'une ville de canaux et de places, de femmes grasses et de ruelles basses. Je suis d'une ville de rivages, de collines et de rues en pente.
Les filles y sont souvent sveltes et ravissantes, d'autres n'ont pas cette chance. [...] Trois ou quatre siècles nous séparent. Et pourtant tu me parles. Et je te parle, comme à un autre moi-même. Le livre de François Debluë est moins un livre sur Rembrandt qu'un livre avec Rembrandt. A la faveur des autoportraits du maître du clair-obscur, l'auteur nous offre une biographie fragmentée, partiale et passionnée du peintre qui le fascine.
Devant la lente transformation d'un visage, il interroge le temps qui passe, retrouvant dans le miroir des mots les reflets de sa propre existence.