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En 1876, un archéologue novice et quasiment inconnu, Edouard Fourdrignier, met au jour une extraordinaire tombe de chef gaulois enterré en armes sur son char de guerre, son casque de bronze déposé à ses pieds, et des offrandes de nourriture et de boisson placées auprès de lui, aux côtés des somptueux harnachements portés par ses chevaux de guerre. Devenus rapidement célèbres, la tombe et son mobilier sont présentés à l'Exposition universelle de 1878, où des millions de visiteurs peuvent l'admirer.
Ces découvertes entrent ensuite dans les très riches collections du musée des Antiquités nationales en 1879, où cet ensemble exceptionnel constitue le "clou" de la présentation de l'archéologie gauloise. La découverte de la tombe de La Gorge-Meillet s'inscrit dans une longue série de découvertes dans la Marne, qui commence au début des années 1860. Les premières recherches, dues à une génération "d'agriculteurs-fouilleurs", sont motivées par l'intérêt personnel de Napoléon III pour l'archéologie gauloise, qui encourage les fouilles dans la région du "Camp de Chalons".
Plus près de nous, des prospections aériennes systématiques ont révélé une série de cimetières du début de l'époque gauloise associés à des monuments funéraires, en particulier sur les territoires des communes de Saint-Jean-sur-Tourbe, Somme-Bionne et Somme Tourbe. C'est toute l'organisation, à la fin du V' et début du IVe siècles avant J.-C., d'un petit territoire qui se dessine avec ces tombes particulières à l'aristocratie guerrière des sociétés celtiques.
Mais la tombe était loin d'avoir livré tous ses secrets : au début des années 2000, son emplacement est redécouvert à la suite de prospections aériennes et, en 2006, la tombe est fouillée avec des méthodes modernes, ainsi que le monument funéraire au centre duquel était située la chambre funéraire. Ces nouvelles recherches apportent des révélations inédites sur les pratiques mortuaires entourant l'enterrement des aristocrates guerriers du Ve siècle avant J.-C.
en Champagne gauloise, tandis que la nouvelle restauration du mobilier funéraire restitue tout l'éclat de cet ensemble unique, au sein duquel figurent d'authentiques pièces d'Art celtique ancien. Les plus grands spécialistes européens de l'archéologie gauloise se sont associés dans cet ouvrage pour entreprendre une étude complètement nouvelle de la tombe et de son mobilier, qui prend parfois l'allure d'une véritable enquête policière.
Leurs travaux constituent, pour la première fois, une approche archéologique des premières recherches d'archéologie gauloise menées en Champagne au XIXe siècle.