Qui sait que le bleu de Valentine est une affaire de Toulousains, qu'une famille de faïenciers, venus de Provence au siècle dernier, a créé une manufacture de porcelaine installée dans le Comminges et dont le siège était place Saint-Sernin à Toulouse ?
Patrons, ouvriers, clients, commanditaires, noblesse et bourgeoisie locales, petit peuple, tout ce monde s'anime : mariages, héritages, prêts, achats, ventes, salaires, règlement de la fabrique, expositions, événements exceptionnels.
Les Fouque et Arnoux, une famille aisée d'artisans, d'inventeurs, d'artistes, d'administrateurs, a été, chez nous, à la pointe du progrès pendant plus d'un demi-siècle, diversifiant leur production et pratiquant la concentration horizontale et verticale. Ils possédaient matières premières, sources d'énergie et fabriquaient tout ce qui était terre cuite, ciments, appareils de chauffage, vitraux, asphalte, etc. Aujourd'hui, c'est par leurs faïences et leurs porcelaines qu'on se souvient d'eux. Traverser le Directoire, l'Empire, la Restauration, la Monarchie de juillet, la Seconde République, le Second Empire ne va pas sans aléa. Concurrence française ou étrangère, conflits avec les municipalités - Toulouse et Valentine par exemple - ajoutent leurs méfaits. Grande et petite histoire s'entremêlent.
La fabrique de Valentine termina sa carrière dans des mains anglaises sous la Troisième République ; ce déclin démontre assez combien son succès fut l'œuvre des Fouque et Arnoux.