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Après les traumatismes d'une enfance dramatique, des rencontres salvatrices et la résilience : le parcours de vie d'une jeune Rwandaise adoptée au visage reconstruit. " Et si j'étais née plusieurs fois ? Impossible n'est-ce pas ? Et pourtant c'est mon histoire. J'ai vu le jour sur la terre d'une lointaine Afrique, puis dans les bras d'une jeune fille Hutu, qui m'a arrachée à une mort certaine, puis dans ceux de la femme qui m'a accueillie et aimée lorsque j'avais 18 mois puis encore sous les doigts de Wassam Raffoul, le chirurgien qui a reconstruit une partie de mon visage.
" Ancilla a 27 ans. Elle vit près d'Yverdon, en Suisse. C'est une jeune femme joyeuse, dont on dit qu'à son contact, le ciel le plus tourmenté s'éclaircit. Peu de temps après sa naissance au Rwanda, ses parents Tutsis sont massacrés. Elle a été recueillie avec sa plus jeune soeur par une femme Hutu. Tandis que ses aînés ont fui avec d'autres familles. La partie supérieure de son visage, jusqu'à l'oeil droit a été déformée.
A-t-elle été blessée pendant la guerre civile ? A-t-elle contractée une maladie gangreneuse ? Nul ne sait avec certitude. Sur la route d'Ancilla, il y a eu une multitude de personnes nobles. De personnes mues, plus que les autres, par des élans d'amour, par des engagements. Une mère adoptive qui, comme toutes les mères s'inquiète, s'émeut, se réjouit pour sa fille. Un chirurgien du Centre hospitalier universitaire vaudois aussi, qui dit que si la médecine s'arrêtait à la sortie du bloc opératoire, il n'aurait pas choisi cette voie.
C'est vers lui, qu'Ancilla se tourne quand il s'agit de prendre une décision importante. La jeune femme les a tous croisé ces êtres exemplaires qui rappellent que l'homme est capable du meilleur. Il y a quelque temps, elle est allée au Rwanda sur les traces de sa famille. L'histoire d'Ancilla ne parle pas seulement de solidarité, d'engagement, de force de vie. Son récit résonne en chacun de nous. Parce qu'il nous démontre que, quelle que soit l'origine et le poids de nos fardeaux, quoi que la nature nous ait donné ou ôté, il subsiste un élan vital, qu'un souffle peut raviver.
Ancilla et toutes les jeunes filles qui lui ressemblent inspirent celles et ceux qui marchent pieds nus sur les pierres acérées du désespoir. Ancilla et toutes les jeunes filles qui lui ressemblent affirment qu'il existe toujours une autre vie.
