Né en 1933 en Uruguay, Daniel Chavarria a fait ses universités en Europe avant de retourner en Amérique latine. Soutien logistique aux guérilleros colombiens, il trouve refuge à Cuba en 1966, où il réside depuis lors. Traducteur, professeur, grand érudit, il est devenu une des voix majeures du roman policier "latino" avec La Sixième Ile, Un thé en Amazonie (Prix Hammett 1992), L'Oeil de Cybèle (Prix Planeta 1993).
Publié à Cuba en 1995, Adios muchachos lui a valu en 2002 la reconnaissance des Mystery Writers of America (Etats-Unis) qui lui ont décerné l'Edgar du meilleur roman édité en poche. Matz, alias Alexis Notent, né à Rouen en 1967, a grandi sous le soleil de la Martinique. Il crée chez Casterman les séries Le Tueur (9 tomes parus) et Cyclopes (4 tomes) avec Jacamon, ta trilogie Du plomb dans la tête avec Colin Wilson, Nuit de fureur avec Miles Hyman et la série Shandy (2 albums parus) chez Delcourt, avec Bertail.
Il a également créé et co-dirige la collection Rivages/Casterman/Noir. Par ailleurs, il a publié un roman, La Nuit du vigile (2011, éd. Rivages), et traduit Pierre qui roule de Donald Westlake, Quand tout se fait la malle de Mike Hodges et Anesthésie générale de Jerry Stahl (éd. Rivages). Il a aussi participé aux scénarios de nombreux jeux vidéo édités par Ubisoft (Splinter Cell, Assassin's Creed, Far Cry, Rainbow Six, etc.).
Paolo Bacilieri étudie à l'Académie des beaux-arts de Bologne avant de faire son entrée dans le monde de la bande dessinée en 1982. Il dessine dans plusieurs magazines européens : Blue, Comic Art, Corto Maltese (Italie), À Suivre et L'Echo des savanes (France). Il crée deux albums pour Casterman : Le Trésor des lmbalas et Barokko. En Italie, il publie Durasagra, Venezia über Alles, The Supermaso Attitude et Zeno Porno.
Il travaille aussi pour Sergio Bonelli Editore dans les séries Napoleone et Jan Dix.
Tel est pris qui croyait prendre (au carré)
"Adios muchachos" est l'adaptation one-shot réussie du roman éponyme de Daniel Chavarria sorti chez rivages en 1997.
Alicia, derrière une façade d'étudiante en dessin libre de moeurs, est en réalité une "jinetera", terme cubain désignant une prostituée illégale.
Elle attire les touristes occidentaux en pédalant très court vêtue, dans les rues de la Havane, et en simulant des accidents de vélo, causés par ses clients potentiels.
Secondée par sa mère, elle passe d'hommes en hommes, et parvient ainsi, cahin-caha, à les faire vivre toutes les deux.
Jusqu'au jour où elle croise la route de Juanito, qui pourrait bien, lui aussi, ne pas être ce qu'il prétend.
Si vous ouvrez cette BD, prévoyez du temps, car il vous sera difficile de la lâcher avant la fin.
L'intrigue est menée tambour battant et sans temps mort, sans mauvais jeu de mot.
Le dessin direct et réaliste de Paolo Bacilieri fait mouche et colle parfaitement à l'histoire.
Une belle réussite.