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La politique sociale est souvent dénigrée au motif qu'elle est un fardeau pour la société. On lui reproche également de saper l'esprit d'entreprise, de décourager le travail et l'épargne et de favoriser la dépendance à l'égard de l'Etat. Une politique sociale mal conçue peut effectivement avoir des effets négatifs, mais une politique sociale mal conçue n'est pas une fatalité. Nous disposons depuis quelques années d'un ensemble de plus en plus riche d'observations qui nous montre quels sont les programmes efficaces pour améliorer les conditions sociales et ceux qui ne le sont pas.
Lorsqu'elle est bien conçue, la protection sociale n'est pas un lourd héritage du passé, mais un atout vital à l'appui du développement social. La protection sociale jouera d'ailleurs inévitablement un rôle croissant à l'avenir, étant donné que le progrès technologique, l'apprentissage tout au long de la vie et la mondialisation décuplent non seulement les opportunités offertes aux individus qui sont bien dotés en qualifications et en ressources, mais aussi les difficultés de ceux qui sont moins bien lotis.
Toutefois, pour que la protection sociale tienne toutes ses promesses, il faut qu'elle anticipe les événements, afin de pouvoir relever les défis qui se dessinent en ce XXIe siècle, plutôt que de rechercher des solutions aux problèmes du passé. Il faut qu'elle soit consciente des nouveaux besoins des individus et des familles, ainsi que des nouvelles entraves à leur fonctionnement. Les programmes efficaces doivent bénéficier de nouveaux moyens pour atteindre leurs objectifs, démultiplier les initiatives d'une myriade d'acteurs et associer les bénéficiaires à tous les stades de leur conception et de leur réalisation.
Dans l'analyse des réponses possibles à ces défis, cet ouvrage met en avant la notion de politiques sociales actives. Cette notion souligne l'importance de réorienter les priorités des programmes sociaux. Il s'agit moins d'assurer les individus contre un certain nombre d'aléas bien définis que d'investir dans leurs capacités et de leur permettre d'utiliser au mieux leur potentiel à tous les stades de l'existence.
Pour cela, il faudra élargir les rôles joués par les individus, les employeurs et les syndicats, ainsi que par les prestataires de services sociaux à but lucratif et bénévoles dans le cadre d'un système de protection sociale plus ambitieux.