Si de très bonnes idées fusent à travers le roman, la trame en est noyée par l'hermétisme des pensées pseudo-philosophique. Comme une succession de données, le héros se borne à un psychisme métaphysique poussif. Ses réflexions sans référentiel tentent d'apporter du fond à la psychologie du personnage mais n'en font que la caricature d'un type "qui vit au dessus de tout", "qui n'a pas les codes" pour comprendre le monde tel qu'il est et accepter ses "asymétries".
L'idée n'est pourtant pas neuve et aurait eu grand intérêt si les représentations du chaos n'étaient pas déconnectées
de l'intrigue, car leurs charges narratives sont puissantes et évocatrices. Certaines séquences sont des perles de mises en scènes (et on imagine très bien ce qui a pu attirer un metteur en scène psychédélique comme Cronenberg).
Reste qu'il n'y a d'empathie pour aucune situation aucun personnage, et que la beauté froide du chaos ne suffit pas à faire un bon roman.
Un surprenant road-thriller
Le jeune milliardaire Eric Parker veut aller chez le coiffeur. Pour y parvenir, il doit traverser une ville en ébullition dans sa limousine high-tech.
Le roman de DeLillo nous entraîne dans un surprenant road-thriller à huis-clos montrant les extravagances d'un homme – et par là-même de son monde – quand les barrières régissant la vie en société s'effondrent.
Publié pour la première fois en 2003, ce livre est également une profonde critique des excès de la finance durant la bulle économique de 2000 vue à travers le regard de l'un de ses « Golden Boy ».