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A quel point les Italiens ont-ils été fascistes ? La question du soutien de la population allemande au régime nazi est depuis longtemps travaillée et débattue : étrangement, elle n'a jamais été posée aussi clairement pour l'Italie fasciste. Pour v répondre. Christopher Duggan s'est plongé pour la première Bris dans des fonds d'archives inexploités: une mine d'écrits intimes rédigés, entre 1920 et 1915, par des Italiens venant de tous les horizons de la société.
Du la lecture de centaines de journaux intimes, de milliers de lettres, il tire un portrait fascinant de l'Italie fasciste, vue de l'intérieur. Comment un hôtelier florentin, un jeune Napolitain appelé sous les chapeaux, une institutrice toscane, ont-ils vécu, au jour le jour, les événements de la grande Histoire - la marche sur Rome, les campagnes militaires en Afrique, la Seconde Guerre mondiale ? Comment ont-ils compris, espéré.
jugé le régime incarné par Mussolini ? Ce qui frappe, à entendre les voix de ces gens ordinaires, c'est l'immense engouement suscité dans tout un peuple par le Duce, qui perdura alors même que le pays s'effondrait dans la guerre. Derrière, une question essentielle, qui résonnera en chacun : comment ces hommes et ces lemmes, que l'on sent si humains et si proches, ont-ils pu s'aveugler à ce point ? Qu'est-ce que vivre, simplement vivre, en des heures sombres et troubles ?
Ils y ont cru
Dans quelle mesure les Italiens ont-ils soutenu le régime fasciste ?
Si l'opinion allemande sous le nazisme est mieux connue (notamment avec les travaux de Ian Kershaw), les études sur l'Italie sont bien moins nombreuses.
Un grand nombre d'archives reste donc inexploitées, le livre de
Christopher Duggan est né de l'analyse de ces lettres, journaux
intimes et mémoires.
Avec tout le regard critique que ces documents requièrent, l'historien délivre ici une étude passionnante sur la confiance aveugle et la fascination exercée par Mussolini.
Le vide idéologique du fascisme concourait à alimenter ce mythe de l'infaillibilité du Chef. C'était un des éléments parmi d'autres avec lequel Mussolini "enracinait son système de valeurs dans le paysage familier du catholicisme romain". L'objectif étant de "créer un lien affectif entre le peuple et l'État".
Malgré les nombreux échecs du régime (crise économique, corruption etc.), la légende de l'homme exceptionnel a
fortement contribué à ce qu'une partie des Italiens continuaient à
avoir confiance en Mussolini. Son entourage (notamment son gendre Ciano) et le parti étaient jugés comme seuls responsables des malheurs qui touchaient l'Italie.
Une étude brillante.