En cours de chargement...
Lorsqu'on relate la formidable saga des peuples africains qui a conduit à l'indépendance plusieurs centaines de millions de personnes, le rôle pionnier de la Guinée est ramené à un simple conflit entre deux personnalités : Charles de Gaulle et Sékou Touré. Pour les intellectuels, ce dernier reste un pestiféré. Pour s'en débarrasser, seuls deux mots suffisent : dictature sanglante. Mais qu'a-t-il dit ? Qu'a-t-il fait ? Qu'est-ce qui est vraiment écrit dans ses vingt-cinq tomes de littérature politique et idéologique que tout le monde critique et que peu ont lue ? Et au-delà de Sékou Touré, que reste-t-il de l'expérience guinéenne ? Quelles relations établir entre ce mal-développement dans lequel vivent encore aujourd'hui les Guinéens et la révolution conduite par Sékou Touré ? Répondre à ces questions, c'est non seulement éclairer le passé, mais c'est aussi et surtout poser la question de la nécessité de franchir les limites de cette expérience pour poursuivre la construction de l'avenir.
Et si la Guinée avait été, dans ses rêves et ses balbutiements, ses trébuchements et ses chutes, un immense laboratoire pour l'avenir du continent ? Se réclamant à la fois de Sékou Touré et de Louis Althusser, Bailo Telivel Diallo entreprend avec ce texte une critique originale et sans concession de l'expérience et des idéologies de la Guinée indépendante, critique qui se démarque et de l'hagiographie révolutionnaire et du négationnisme dominant.
Au cœur de son analyse, un paradigme : de la période révolutionnaire aux réformes ultralibérales postrévolutionnaires, l'émergence puis la domination d'une bourgeoisie bureaucratique incapable de porter le développement économique et le progrès social.
