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Petit homme perdu dans les bouleversements de sa propre vie, Eugène B. chante. Comme dans un opéra. Il chante devant les merveilles de cette terre provençale qui l'entourent. Il chante face aux désastres qu'il subit : la déchéance d'un petit propriétaire terrien devenu concierge ; les violences de la guerre et de l'occupation ; la mort de la fille aînée et les errances miliciennes de l'unique fils.
Eugène chante. Comme si seul le chant pouvait donner sens et réalité aux convulsions de sa vie. Comme si ces airs célèbres (Werther, Faust, Paillasse...) qu'il se plaît à interpréter de sa voix de ténor pouvait lui tenir lieu de garde-corps. De ligne de survie. Qui lui aurait permis, malgré toutes les chutes, les déroutes, les désespoirs, de se tenir dans la lumière solaire. Alors il chante : Et toi, soleil, viens m'inonder de tes rayons vermeils !