D'Hervé Commere, je n'ai lu que « Ce qu'il nous faut c'est un mort », et j'avais beaucoup aimé. Son dernier roman intitulé Sauf, se montre à la hauteur.
En quelques chapitres à l'écriture serrée et incisive et moins de cinquante pages lues avec fébrilité, il nous plonge au coeur d'une énigme surgie du passé qui s'est invitée sans prévenir dans la vie de Mathieu, un brocanteur de Montreuil vivant avec Anna une prof d'anglais divorcée et mère d'une adolescente Laurie avec les quels il vit sur l'île Sainte-Catherine sur la Marne à Créteil dans une maison qu'il a entièrement
retapée.
Quelqu'un, mais qui, semble vouloir rejouer pour lui la tragédie qu'ont vécu ses parents et des suites de laquelle il est sorti indemne grâce à son oncle et sa tante qui l'ont élevé.
Mathieu est confronté au passé de ses parents qu'il n'a pratiquement pas connus. Il y fera face avec Anna, sa compagne, Gary, un gitan d'un mètre soixante et Mylène, une bourgeoise parisienne, ses employés du dépôt-ventes de Montreuil.
Passé l'âge de vingt ans, Mathieu avait tourné la page et renoncé à rechercher les coupables de l'incendie qui couta la vie à ses parents. 42 ans après, il se trouve, à son corps défendant, une nouvelle fois confronté à cette question. Et cette fois-ci il ne pourra pas tourner la page, car ce n'est pas lui qui tient le livre.
Il se retrouve seul face à l'histoire de ses parents. Aidé par Anna et sa fille Laurie, Mathieu se verra contraint d'accomplir un voyage vers le passé, son passé, un voyage qui passe par Kerloch, ses secrets, ses habitants taiseux et les mystères qu'ils entretiennent jalousement.
Gary le gitan, lui, affirme, « — Il n'y a que deux mobiles, (…) L'amour ou l'argent. » et se dit prêt à mobiliser la communauté tzigane de France de Suisse et de Belgique pour donner la chasse à ceux qui sont rentrés par effraction dans la vie de Mathieu.
Mylène mettra elle son patrimoine personnel à disposition de Mathieu et Anna.
Mathieu, Anna, Mylène, Gary vont fonctionner comme une véritable équipe, jouant de leurs différences et de leur complémentarité. Une équipe d'amateurs, mais beaucoup plus motivés que les détectives de la police
Mathieu se dit « prêt à en découdre et prêt à (se) cogner à la vérité », mais une fois confronté aux mensonges de ceux qui ont choisi son passé pour lui, il découvre une vérité qui le dépasse.
« J'avais 6 ans quand ils sont morts, j'en ai 48 aujourd'hui. Quarante-deux ans que je n'ai pas vu ces yeux, ces deux bouches, ces cheveux un peu longs que j'avais oubliés. »
« Combien de temps est-on le produit de son enfance, selon vous ? »
Un roman à lire d'une seule traite. Un grand Commere.
Un orphelin à la poursuite de ses souvenirs
Ce roman est le 2e livre de l’auteur que je lis, après l’avoir découvert avec Ce qu’il nous faut c’est un mort que j’avais beaucoup aimé.
Le protagoniste se nomme Mathieu, surnommé Mat ou même Matelot dans son enfance. C’est un ancien voyou, devenu brocanteur à Montreuil. Il est âgé de 48 ans et vit depuis 10 ans avec Anna, 42 ans et professeur d’anglais, dans une maison au bord de l’eau sur l’île Sainte Catherine (une île sur la Marne près de Paris) où vit également sa belle-fille, Laurie, la fille d’Anna.
Durant sa plus tendre enfance (6 ans), Mat a subi un deuil : celui de ses 2 parents, morts dans l’incendie de leur manoir en Bretagne alors qu’il était en colonie de vacances en Savoie. Il est alors recueilli par sa tante (la sœur de son père) et son oncle et va habiter avec eux en région parisienne, laissant ainsi sa Bretagne natale.
Aujourd’hui, les 2 employés de Mat (Gary, un gitan dont la famille est connue de la police et Mylène, une aristo dure à cuire) récupèrent au dépôt où ils travaillent un blouson en toile et un album photo à la couverture de velours. Ce dernier appartient à Mat mais est sensé avoir disparu dans l’incendie qui a tué ses parents.
A ce mystère, s’ajoutent le cambriolage de son dépôt, l’incendie de sa maison et une tentative d’assassinat contre lui. Mat, aidé de sa compagne, de sa belle-fille et de ses 2 employés, cherche donc les réponses à ces mystères de Montreuil à la Bretagne qui l’a vu naître.
Les chapitres sont plutôt courts : nous incitant ainsi à tourner sans arrêt les pages sans lâcher le livre. Le premier chapitre nous plonge d’emblée dans l’histoire du protagoniste en nous racontant son drame passé. Puis nous revenons au présent.
Suspens, action, rebondissements et révélations sont au rendez-vous. Le final haut en couleurs nous absorbe encore davantage dans l’histoire, nous obligeant à la finir dans l’instant sans pouvoir fermer le livre avant d’être arrivé au dénouement.