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Un enfant forcé d'apprendre le piano n'arrive pas à retenir le sens de " moderato cantabile " dans la sonatine de Diabelli. Venu du rez-de-chaussée, un cri déchire la leçon. Un homme a assassiné une femme d'une balle en plein coeur. Anne Desbaresdes, la mère du garçon, revient obsessionnellement au café où le crime a eu lieu pour s'enivrer et interroger un homme. Elle cherche à comprendre, ou à se perdre.
" - Veux-tu lire ce qu'il y a d'écrit au-dessus de ta partition ? demanda la dame. - Moderato cantabile, dit l'enfant. La dame ponctua cette réponse d'un coup de crayon sur le clavier. L'enfant resta immobile, la tête tournée vers sa partition. - Et qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ? - Je sais pas. Une femme, assise à trois mètres de là, soupira. " M. D.
Parole sans romance.
Un texte subtil et délicat, indispensable à mon sens. Inimitable, le style de Duras nous emporte avec une efficacité imparable qui ne doit rien ni à l'action, ni au suspense, ni à quelque artifice ou montage que ce soit : de la littérature pure, en quelque sorte...
Nouveau Roman ou pas, ce texte résonne longtemps au fond de soi, comme une musique "modérée et chantante"...