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Le triangle rose est devenu l'étendard de la communauté homosexuelle dans les années 1970.
À Berlin, Paris, Amsterdam ou New York, il est brandi lors de manifestations afin de se souvenir, de commémorer les martyrs du groupe, et de défendre les droits d'une nouvelle génération de militants nés après la guerre. Revendiquer la reconnaissance des homosexuels en tant que victimes du nazisme a longtemps été mal accueilli, tant par les autorités nationales que par certains anciens déportés.
Les homosexuels entraient en concurrence avec d'autres groupes de victimes tels que les juifs ou les politiques...
Mais l'émergence de la voix des Tsiganes et les témoignages de rescapés homosexuels ont modifié les choses... Il fallait le travail des historiens et la distance de deux générations pour analyser cette épineuse question. A Berlin, Paris, et Amsterdam, Régis Schlagdenhauffen a travaillé sur les archives de la déportation, il a assisté aux commémorations, enquêté sur la construction des monuments, leur financement et leur conception ; il a rencontré d'anciens déportés, les acteurs politiques tout comme les militants associatifs d'hier et d'aujourd'hui.
Une page de l'histoire oubliée
J'ai adoré ce livre, il n'est pas facile à lire.
On appelle «paragraphe 175» l’article 1751 du Code pénal qui condamnait l'homosexualité masculine en Allemagne de 1871 à 1994. Durant la seconde guerre mondiale, des dizaines de milliers d’homosexuels ont été arrêtés et déportés. Ils étaient forcés d’arborer un «triangle rose».
Ce livre parle de cette déshumanisation de masse et de cette « double peine » qui a contraint les déportés pour motif d’homosexualité à se taire ensuite. Il parle de ces témoignages qu’il faut sauvegarder et transmettre. C’est leur droit. Et notre devoir.