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Joan a le cour brisé. Voilà presque un an qu'elle s'épuise à chercher son mari, Victor, disparu dans la nuit le soir où il a suggéré de vendre à des promoteurs la terre de ses ancêtres. Depuis, elle sillonne les routes de la baie Georgienne, décidée à savoir si Victor est mort ou s'il l'a simplement quittée, comme le pense sa communauté.
Elle croit l'avoir retrouvé quand, après une soirée trop arrosée, une voix familière l'attire dans une tente d'évangélistes dressée au milieu d'un parking.
L'homme qui apparaît devant elle n'a de Victor que les traits. Pourquoi ne la reconnaît-il pas ? Et qui est ce révérend Eugene Wolff dont il dit porter le nom ?
S'inspirant de la figure du rougarou, cette créature mi-homme mi-loup qui hante l'imaginaire métis, Cherie Dimaline signe un thriller moderne et singulier, porté par le chagrin et la fureur d'une femme qui refuse d'accepter la perte de ses terres, de ses racines et des siens.
Entre mythe et réalité
Voici un roman qui commence comme une histoire banale, celle d’une femme qui cherche son mari disparu, ne pouvant croire qu’il l’a abandonné ou qu’il soit mort ! Peu avant sa disparition il tentait de la convaincre de vendre la terre de ses ancêtres à des promoteurs mais Joan s’y refusait. La communauté autochtone Métis à laquelle elle appartient pense au contraire que cet “étranger” a filé.
Elle sillonne sans relâche la Baie Georgienne et reconnait sa voix un jour qu’elle croise la route d’une mission qui prêche en se déplaçant avec un chapiteau. Le pasteur a la voix et le physique de son mari mais il ne la reconnait pas.
Décrit ainsi ce roman paraît simpliste mais il raconte la vie des Métis en marge de la société blanche, leurs rapport familiaux, l’alcoolisme sous-jacent mais aussi les mythes et légendes indiennes !
La légende du Rougarou prend vie, suscitée par l’ambiance brumeuse, malsaine, impalpable mais pénétrante que Cherie Dimaline tisse petit à petit autour des personnages et des lecteurs jusqu'à ce que ces derniers se demandent où se trouve la réalité !
Derrière tout ça se cachent des hommes sans état d’âme et avides qui ne pensent qu’à délester les autochtones et pourquoi pas les faire disparaître pour continuer à s’enrichir envers et contre tout !
Voici une façon très maladroite de dire que j’ai aimé ce roman, qu’il m’a remué et qu’il est impossible de la classer dans une catégorie définie : thriller, fantastique, étude sociale. Il est tout ça à la fois et surtout un roman qui crie haut et fort l’amour qu’une femme porte à sa terre, à ses ancêtres et à leur histoire mais qui a peu de moyens à sa disposition pour combattre une avidité démesurée !
#Surlesterresduloup #NetGalleyFrance