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Depuis l'apparition du SIDA, l'Occident semble avoir retrouvé le goût de ses frayeurs médiévales. Face à ce virus étrange venu d'ailleurs, tout se passe désormais comme si la sexualité déviante devenait un péché mortel, un tabou majeur et offert aux plus navrants préjugés. C'est contre cet état d'ignorance et de rumeurs que se définit le livre d'Hélène Laygues et, en ce sens, il est résolument original.
En effet, jusqu'à ce jour, seuls des ouvrages médicaux avaient entrepris de décrire, sur des plans biologiques ou cliniques, les terribles manifestations de cette maladie. Pour la première fois, voici un témoignage sur le drame d'un homme qui a contracté le mal et qui n'y survivra pas. De Martin, son époux homosexuel, Hélène Laygues ne tait rien : ni ses mours, ni ses réseaux, ni ses amitiés. Elle raconte, sans voyeurisme, sans moralisme, comment la quête d'un plaisir d'où l'amour est exclu, l'a conduit vers la solitude, puis vers la mort.
Au passage, ce témoignage dresse le portrait saisissant d'une époque, la nôtre, qui redécouvre avec effroi que la sexualité reste une affaire dangereuse.
