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Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme a porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant. Pierre n'a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d'une famille nombreuse où la certitude d'être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques.
Pierre avait pourtant essayé, lui qu'on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d'ordre et aux coups.
Comment en est-il arrivé là ? C'est en replongeant dans son enfance et son adolescence qu'il va tenter de comprendre ce qui s'est joué, intimement et socialement, dans cette famille de « privilégiés ».
Dans ce premier roman à vif, Nicolas Rodier met en scène la famille comme un jeu de construction dont il faut détourner les règles pour sortir gagnant.
Sale bourge
A la sortie du tribunal qui l'a condamné pour violence sur sa femme, Pierre se remémore son enfance, son éducation.
Le titre ne reflète pas la finesse avec laquelle Nicolas Rodier décrit la cruauté d'une certaine éducation basée sur l'unique réussite sociale, sur la nécessité d'être l'élite avec le passage obligé par une grande école.
Il réussit à montrer la normalité de l'abject dans ce monde caché derrière les dorures de la tradition.
Il ne donne pas d'excuses à Pierre pour sa violence conjugale, mais décrit la lente construction d'un Être basé sur la violence, le mépris de celui qui est différent et qui ne "réussit" pas