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La science prétend dire tout le réel, physique et social, et ainsi le dominer. La philosophie prétend dire... le reste, « le sens de la vie ». Quant à « la politique », elle est mensonge. Vraiment ? Et si tout cela, et son reflet obligé (la « revanche » de la nature physique « violentée » par les hommes, et de la « société civile », violentée par l'État, la « déconstruction » des lois scientifiques, la « réduction » de la philosophie à une illusion), n'était que billevesée ? Et si l'unification de la science du génome humain, de l'intelligence artificielle, du marché et de la démocratie droit de l'hommes que n'était que le récent avatar du darwinisme social ? Et si l'on avait oublié que l'homme, parce qu'il est social, parle toujours du réel « politiquement » ? Et que la division « Nature »-« Société » est elle-même politique parce que seuls des humains peuvent la formuler à partir des organisations où ils sont situés ? Et si la philosophie était une partie du contexte de la découverte scientifique et la science, une partie du contexte de la découverte philosophique ? Et si la musique et les mathématiques nous signifiaient également que le zoon politikon use toujours de langages sociaux de part en part pour essayer de dire plus que le social ? Et si le politique, à la fois l'objet dont nous parlons et le lieu d'où nous parlons, révélait que le réel est à nos yeux irréductiblement plural et en désordre et que la science quelle qu'elle soit, loin de le réduire et l'épuiser (c'est-à-dire le dissoudre), le renouvelle en y trouvant toujours de nouvelles énigmes dont la résolution ne tombe jamais tout à fait juste ? Et s'il ne pouvait y avoir de « théorie de tout » parce que nous nous essayons toujours à théoriser « universellement » à partir du seul « univers » humain que nous connaissions parce que c'est le seul dans lequel nous vivions : le « plurivers » politique ?