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Quand, chaque matin, tu te levais sans rechigner pour te coucher, chaque nuit, sans soupirer, tu te brisais ; tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves. Et ce, dans l'espoir que tes enfants puissent atteindre un environnement social qui t'était inaccessible. Tu t'acharnais à vouloir leur bâtir la vie que tu aurais désiré avoir. Tu te donnais du mal pour leur offrir une éducation différente de celle qui avait été la tienne, au moyen d'un travail qui t'asservissait.
Tu sais, je déteste l'argent qui t'a dominé. Je le hais davantage depuis que j'en ai. À présent que je me trouve là où tu as toujours souhaité que je sois, l'existence est devenue d'un ennui ! La petite bourgeoisie est un milieu fastidieux, oui. J'aurais aimé que tu le saches.
Voici le portrait d'un père, émigré kurde venu s'établir dans les corons belges. Des champs de coton d'Anatolie aux chantiers de construction en Europe, en passant par la petite épicerie familiale et les vacances au pays, les souvenirs de ce père et de sa fille se confondent et se répondent.
D'une émotion rare, qui séduit par son élégance, sa pudeur et sa noblesse, Petite, je disais que je voulais me marier avec toi parvient à personnifier la bonté et à donner chair à la dignité.
Un témoignage vibrant
Quand, chaque matin, tu te levais sans rechigner pour te coucher, chaque nuit, sans soupirer, tu te brisais ; tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves
Pour son premier roman, Mehtap Teke offre une vie à ce père kurde qui, contraint par la nécessité, du abandonner jeune l'école afin de s'épuiser dans les champs de coton d'Anatolie pour nourrir sa mère et la famille.
Il fut contraint de migrer dans le Nord de la France et de s'épuiser sur le bitume pour offrir à ses enfants ce que la vie lui avais refusé, l'éducation et un avenir choisi.
Ce premier roman est un don, celui d'une fille à son père ; un témoignage vibrant empreint d'humanité et au delà la vision de l'immigration.