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Un ex-tueur en série décide de reprendre du service. Seul problème : il a soixante-douze ans et vient d'apprendre qu'il est atteint de la maladie d'Alzheimer. Sous ses dehors de vieillard inoffensif s'adonnant à ses heures perdues à la poésie et la philosophie, se cache un redoutable meurtrier qui a assassiné sans remords des dizaines de personnes. Aujourd'hui il repart en chasse alors que rôde autour de sa maison un homme qui menace de s'en prendre à sa fille adoptive bienaimée.
S'engage alors une course contre la montre : tuer avant d'oublier qui il est, avant que la maladie n'ait raison de lui, qu'il ne devienne prisonnier d'un temps sans passé ni futur. Un étrange roman d' humour noir dont n'est autre que la mémoire qui se dérobe et brouille les pistes. Et un suspense au dénouement stupéfiant, car derrière une histoire peut s'en cacher une autre dont le lecteur découvre qu'il n'a jamais eu les clés, précisément parce que le narrateur les avait oubliées.
Le temps est assassin, tout comme les regrets
Le résumé du livre m'avait clairement intrigué. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on va suivre un tueur en série souffrant d'Alzheimer. On se demande dans quel monde nous allons embarquer, qu'est-ce qui nous attend.
En commençant, j'ai été marquée par l'étrange sympathie que m'inspirait ce monsieur. Après tout, c'est un tueur en série, qui n'a aucun regret de ses actions.
Finalement, il aura été un compagnon de voyage, certes perturbant, mais néanmoins fort agréable. Voir un vieil assassin vouloir reprendre du service, dans le but cette fois de sauver sa fille adoptive, était à la fois touchant et inquiétant. On comprenait son angoisse, on ressentait sa peur.
Mais surtout, on partageait son angoisse, peut-être plus profonde encore : la perte future de sa mémoire.
Et cette peur, cette angoisse, m'a clairement pris aux tripes. Se souvenir avant d'oublier, tuer avant de voir sa mémoire mourir devant soi.
Comme on dit, le temps est assassin. Mais finalement, les regrets le sont tout autant, voire même davantage finalement.