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« À véritablement parler, il n'y a pas eu de coups de feu à Saint-Prix, pendant l'Occupation. Rien que la petite fusillade, un après-midi d'août, en 44. Elle ne dura guère. La guerre, pour nous, ce fut la faim, le froid, les queues interminables, les coups et les vexations de la Chienne. Je devais avoir seize ans lorsqu'elle cassa son dernier balai sur mon dos. Je jetai négligemment au loin les deux morceaux de bois, en disant : « Tu peux y aller, tu sais.
Ça ne me fait plus mal ! » Elle eut une grimace contenue, un tic, un grognement s'épuisant en soupir. Ne dit mot. Et ne me battit plus jamais. Peut-être avait-elle eu peur que je la tue. Peut-être l'aurais-je tuée. »