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Manhattan, début 2001. Trois jeunes trentenaires, amis depuis l'université, se retrouvent déchirés entre leurs rêves et les exigences du réel : Marina, apprentie journaliste, écrasée par son père Murray, qui règne en maître sur l'intelligentsia new-yorkaise ; Danielle, en quête de l'âme sour et de reconnaissance professionnelle ; Julius, pigiste gay et sans le sou, n'aspirant qu'à se ranger sans pouvoir s'y résoudre.
Leurs rapports se compliquent dangereusement avec l'arrivée du séduisant Ludovic et surtout avec celle de Bootie, vingt ans, idéaliste et provincial, dont l'éducation reste à faire.
Cette double irruption déclenche une série de rapports de force et de chassés-croisés sentimentaux, un jeu de séduction et de faux-semblants à l'issue duquel les masques vont tomber. Et Murray, 'l'empereur', entraînera dans sa chute tous ces grands enfants, dans une comédie de l'innocence perdue qui culminera un certain 11 septembre.
Par son jeu virtuose sur les points de vue, son habileté à relier chaque trajectoire individuelle à la trame de l'Histoire, Claire Messud nous offre un portrait aussi féroce que réjouissant d'une métropole narcissique, et recrée toute une époque, si proche et déjà si lointaine.
Pas terrible...
Bien décidée à en finir avec quelques livres fossilisés dans ma PAL, je me suis attaquée à ce pavé américain sorti en 2009.
Cette histoire de trentenaires typiquement new-yorkais, vaguement dépressifs et frustrés, stressés par leur boulot, leur réussite sociale et professionnelle, angoissés dans leur rapport névrotique à l'argent, au pouvoir et à la séduction, ce roman donc, façon série télé, décrit un univers de personnages à la Woody Allen.
Tous aspirant à être ce qu'il ne sont pas, pour mieux briller aux yeux des autres, et s'aimer dans leur miroir: un jeu de dupes, pervers, stérile et un peu lassant. On cherche vainement au fil des pages des parcelles de bonheur dans ce brouet d'égocentrisme et de quête de soi.
Comment peut on vivre ainsi? C'est d'une désespérance!
Ajouter à cela quelques pages de dialogues se voulant brillants et intelligents, et qui, simplement abscons, font monter l'ennui peu à peu...
Donc, je l'ai lu... pour en avoir la conclusion narrative, pour confronter des personnages à la réalité effrayante du 11 septembre, pour tenter de pénétrer la mentalité citadine de villes de la côte Est, conditionnée par la réussite.
Une lecture sans réel plaisir, quelque peu indigeste malgré l'écriture fluide et recherchée, à l'image de l'atmosphère générale oppressante de la mégapole saturée de bruits et de chaleur et de violence.