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Prague, 1914 : le vendeur de chiens Josef Svejk part en guerre la fleur au fusil. Mais l'administration de la Monarchie austro-hongroise ne sait que faire de cet encombrant soldat, à la fois roublard et naïf, intarissable raconteur d'histoires. Commence pour Svejk une odyssée qui le mènera à travers toutes les couches de la société praguoise, de la prison à l'auberge, de l'hôpital psychiatrique à l'aumônerie, du bureau de recrutement au boudoir.
Chef-d'ouvre de la littérature tchèque paru en 1921, cette satire de l'autorité (politique, militaire, religieuse) et de la bêtise universelle rassemble expériences vécues et choses entendues, que l'auteur amplifie par collage, à la manière des grands romans de la modernité au XXe siècle. Héroïque et vulgaire, Svejk subvertit les catégories morales, les clivages politiques et les différences nationales, pour devenir le héros burlesque et rebelle d'une Europe au bord du gouffre.
Une satire sans concession
Mettrons-nous jamais un terme à la bêtise humaine ? J'en doute.
En attendant, en espérant ce jour improbable, replongeons dans ce classique de la littérature tchèque, suivons ce brave et stupide soldat qui ne jure que par l'ordre, celui de la Patrie, notamment. (De quoi se demander : l'ordre, patriotique, religieux, scientifique, économique, sociétal, n'amènerait-il pas, invariablement, à la guerre, et donc, au plus grand désordre qui soit ? Ŝvejk ne serait-il pas un miroir reflétant la stupidité générale, celle de toute une société ?)
Par ces jours de menaces rampant de tous bords, ce roman, tout en dénonçant notre passé de bêtises et d'horreurs, tout en nous amusant, et en suscitant la pensée, nous éclaire sur notre présent – fait, lui aussi, de bêtises et d'horreurs.