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Les montagnes furent longtemps considérées par nos aïeux comme des lieux inquiétants et affreux. Puis, il y a environ deux siècles, les sensibilités se modifièrent progressivement. Les " glacières " de Suisse et de Chamonix devinrent alors des sites pittoresques et les sommets escarpés " des monts sublimes ". En France, la création des premières sociétés d'alpinistes dans les années 1870 s'accompagne de la publication régulière des comptes rendus de leurs activités et des récits de leurs pérégrinations.
Chemin faisant, ces " bourgeois éclairés ", définissent des usages, construisent des refuges, rédigent des notices scientifiques, inventent une littérature de voyages. Ils contribuent ainsi à la diffusion, auprès de leurs contemporains, d'une forme de tourisme alpin à la fois cultivé et mondain. Cependant, dès 1910, de jeunes lycéens parisiens vont contester cette définition initiale en important dans cet univers socialement distingué, certains principes de l'excellence sportive en plein essor.
S'ouvre alors une longue période de concurrence avec pour enjeu ce que chacun des groupes en présence considère comme la pratique légitime de l'alpinisme, tensions qui ne s'apaiseront qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale. Écrire l'histoire culturelle de l'alpinisme, ce n'est pas seulement retracer les grandes étapes de sa sociogenèse, c'est regarder comment changent les représentations et comment se construisent les identités collectives.