Je suis quelque peu déçue par cette lecture. Je m'attendais à une véritable
plongée au cœur du règne de Louis XV, je n'en ai vu que les arrières cours.
Le récit est long à démarrer : il ne fait pas bon vivre à Bordeaux et avoir
un père de la noblesse déchue qui ne travaille pas. Il ne fait pas bon
se retrouver au couvent, on y risque sa vie.
Quand le récit d'Olympe débute enfin, je n'ai rien appris que je ne sache
déjà. Certes, Olympe est une battante, mais qui se révèle vite une
parvenue qui va tout perdre sur un coup de tête. Et elles furent sans
doute
nombreuses, les filles dans ce cas au XVIIIe siècle.
Ceci dit, l'auteur raconte un Paris dominé par l’étrange duo que forment
le duc de Richelieu, le plus célèbre libertin de son siècle, et le roi
Louis XV, habité par le goût de la mort, le désir des femmes, et le
sens du péché. Les jeux du pouvoir sont imprévisibles, et il est bien
hasardeux de vouloir défier son destin.
Déception encore à la fin du roman : on ne sait pas ce que la sœur d'Olympe
va faire du testament de celle-ci. Pourtant, le récit de sa vie occupe une
bonne partie du début du roman. Une fin en queue de poisson (un clin
d'œil à Mme Poisson, sans doute...)
L'image que je retiendrai :
Celle du château d'Aubrac, perdu dans la neige et la boue, pour une
maîtresse habituée au luxe de la Maison aux cerfs.
Du grand Chantal Thomas !
Chantal Thomas nous offre deux destins, deux vies. Elle nous racontent deux sœurs que la vie et la misère ont séparées. La première c'est l'enfance au XVIIIème siècle, un parcours classique et la deuxième la vie d'une courtisane au temps de Louis XV, ascension et chute tout aussi étonnante et brutale.... Beauté et décadence d'un siècle sont dépeintes avec une grande force et une grande sensibilité. On passe sans cesse du tableau d'histoire aux tableaux plus intimes.Détails des sentiments et des mœurs, force des caractères et des tempéraments alors que se plantent avec brillo décors et paysages propre à ces deux histoires, Chantal Thomas nous donne à lire un véritable petit chef-d'œuvre !