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« Chaque matin, quand Cézanne part au motif, il en appelle à ces témoins, divinités minérales, ligneuses ou liquides, traversé par cette certitude que ce qu'il cherche est au-delà du temps des hommes, au-delà de ce qu'ils voient : cet inespéré qui chaque fois surgissant semble être là depuis toujours, cet éternel présent. »
Quand ses yeux fatigués amènent Cézanne à rencontrer Barthélemy Racine, ophtalmologue de génie, et son épouse Kitsidano, jeune Indienne aveugle de naissance, qui voit ce qui ne se voit pas, un monde encore plus mystérieux s'ouvre à lui.
Cette quête éperdue de la beauté nous invite à redevenir les témoins éblouis de la terre où nous vivons.
Ce roman visionnaire fait écho à une actualité vibrante et tisse un lien subtil avec les précédents ouvrages d'Anne Sibran, Je suis la bête et Enfance d'un chaman (prix Écritures & Spiritualités 2018).
Un regard neuf sur la beauté du monde
Paul Cézanne, peintre de génie quasi-mendiant, cassé et bourru, les yeux injectés de sang, épuisés de chercher à voir chaque jour le même paysage d'un nouveau, d'un premier regard : voilà le récit attentif et poétique d'Anne Sibran.
Faut-il un œil de nouveau-né pour capter l'immanence de la beauté ? Les reflets, les couleurs, ont ils besoin de notre vision pour exister ? Loin d'un conte philosophique, ce roman-hommage est un véritable exercice de style qui se passe de la lourdeur des concepts et vient mobiliser les images et les sens, qui sont la véritable substance littéraire de la Vie.
Un voyage où aveugles et voyants se confondent, qui nous laisse apaisés et rêveurs, baignés par la langue sensuelle de l'autrice.