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Bouleversé par le drame des migrants et les images sans cesse reprises de tragédies sans cesse répétées, Alain Giorgetti en exprime le caractère universel. Ecrit au rythme des vagues, avec la beauté d'un poème, ce premier roman rappelle nous sommes tous sous le signe de l'exode.
Adèm est allongé sur la plage, incapable de bouger.
Pour quitter son pays, il a payé très cher sa traversée.
Malheureusement, l'embarcation a fait naufrage.
Où sont les autres ? Qu'est devenue sa soeur avec qui il se trouvait ? Attendant que le jour se lève et la venue peut-être des secours, il se souvient de toute son histoire.
Enfance insouciante dans la montagne, ombres de la dictature, disparition de son père enlevé par la milice, de sa mère partie le rejoindre. Puis la fuite avec sa soeur, les camps, l'espoir têtu d'arriver de l'autre côté de la mer, là où il est permis d'espérer un futur.
Les souvenirs et les pensées d'Adèm se mêlent au rythme des vagues.
Il s'accroche à sa mémoire afin de conjurer la nuit qui menace de l'engloutir. On ne sait pas d'où il vient, ni quelle langue il parle, ni comment s'appelle son pays, mais ses paroles nous emportent en
un long poème faisant écho à tous les exils. Au nôtre ?
La nuit nous serons semblables à nous mêmes
Parce qu'il serait vraiment dommage de passer à coté de ce somptueux premier roman paru en ce début d'année !!!
Récit d'un exil forcé, roman d'apprentissage et d'évocation, aussi cruel qu'éblouissant, "La nuit nous serons semblables à nous mêmes" est le récit rétrospectif, puissamment poétique et à hauteur d'enfant d'une fuite vers un monde imaginé meilleur...
Dans la voix sans fard du petit Adem, se dessine un chant profond, élégie bouleversante et sensorielle d'un trajet jonché de barbelés qui défile sous nos yeux !!
Une dictature, un petit pays de montagnes et de résistances opprimées que l'on fuit, une enfance arrachée aux souvenirs de ce (ceux) que l'on quitte, s’entremêlent au parcours griffé d’embûches criant de réalisme.
Entrelacs de douceur et de douleurs.
Une voix intime qui se glisse et dit l'universel, une voix creusée dans les fêlures et la grâce d'un lambeau d'existence, qui respire de toutes les effluves de ce que l'on a plus, de ce que l'on a laissé douloureusement derrière.
Un premier roman qui nous délecte de son lyrisme brut et magnifique.