Le tigre en Inde est le gardien des forêts mais il est aussi, par intermittence, un mangeur d’homme. Derek Ardo un ancien commando des forces spéciales britanniques est installé en Inde à Aramsha. Quand on lève la tête dans les rues de la bourgade on voit un ciel grillagé anarchiquement de fils électriques et de cordes à linges sur lesquels vont et viennent des macaques voleurs de nourriture.
Aramsha n’a rien d’un lieu de villégiature mais Ardo veut tourner la page de son passé en s’enterrant aux fin fond de ce pays continent. Il a quitté l’armée pour se reconvertir
dans l’humanitaire. Désormais il est documentaliste dans la médiathèque d’un quartier qui vient juste d’être terminé. Il était auparavant à Calcutta mais on l’a jugé trop dur avec les enfants qui venaient au centre culturel d’où son arrivée à Aramsha. Dans cette petite ville depuis des millénaires les femmes en sari font toujours la lessive dans la Sananda, la rivière qui traverse la cité, mais pourtant l’Inde se modernise et le quartier où il travaille en est l’illustration évidente.
Derek Ardo fuit son passé mais ce dernier le rattrape toujours la nuit quand les cauchemars l’assaillent. Le psychiatre de l’armée l’avait déclaré guéri mais les psychiatres ne vont jamais sur le front et donc leur diagnostic en matière de traumatisme post-conflit ne relève que de la prétention. Néanmoins Ardo trouve dans ce refuge indien les conditions de sa reconstruction. La vie en solitaire ne le dérange pas, il accepte d’ailleurs seulement la compagnie d’Aparajita une petite indienne qui ne s’en laisse pas compter et de Trishna , une jeune femme qui a refusé un mariage arrangé et qui est bannie par sa famille.
Toutes les conditions seraient réunies pour que Derek puisse enfin vivre la vie d’un homme ordinaire entre ses journées à la médiathèque et ses nuits éclaboussées de mauvais cauchemars. Pourtant un grain de sable va venir bousculer les plans de l’ancien soldat britannique. Un tigre sévit aux alentours de la ville. Les disparitions se succèdent et la peur s’installe. La guerre que Derek Ardo tentait de fuir va ressurgir sous la forme d’un face à face obsessionnel avec ce tigre mangeur d’hommes. La nuit du tigre et celle du chasseur vont se confondre.
Michel Honaker parvient à rendre avec beaucoup de réalisme l’atmosphère exotique, chaude et humide de cette Inde prégnante dont la touffeur et l’ambiance envoûtante ne laissent aucun répit à son personnage principal. Mais “La nuit appartient au tigre” est aussi une méditation philosophique sur le poids des traditions ancestrales et une fable initiatique ou le rapport entre l’homme et la nature est interrogé avec acuité. Une très belle réussite littéraire qui emportera le lecteur loin, très loin…
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Le tigre en Inde est le gardien des forêts mais il est aussi, par intermittence, un mangeur d’homme. Derek Ardo un ancien commando des forces spéciales britanniques est installé en Inde à Aramsha. Quand on lève la tête dans les rues de la bourgade on voit un ciel grillagé anarchiquement de fils électriques et de cordes à linges sur lesquels vont et viennent des macaques voleurs de nourriture.
Aramsha n’a rien d’un lieu de villégiature mais Ardo veut tourner la page de son passé en s’enterrant aux fin fond de ce pays continent. Il a quitté l’armée pour se reconvertir dans l’humanitaire. Désormais il est documentaliste dans la médiathèque d’un quartier qui vient juste d’être terminé. Il était auparavant à Calcutta mais on l’a jugé trop dur avec les enfants qui venaient au centre culturel d’où son arrivée à Aramsha. Dans cette petite ville depuis des millénaires les femmes en sari font toujours la lessive dans la Sananda, la rivière qui traverse la cité, mais pourtant l’Inde se modernise et le quartier où il travaille en est l’illustration évidente.
Derek Ardo fuit son passé mais ce dernier le rattrape toujours la nuit quand les cauchemars l’assaillent. Le psychiatre de l’armée l’avait déclaré guéri mais les psychiatres ne vont jamais sur le front et donc leur diagnostic en matière de traumatisme post-conflit ne relève que de la prétention. Néanmoins Ardo trouve dans ce refuge indien les conditions de sa reconstruction. La vie en solitaire ne le dérange pas, il accepte d’ailleurs seulement la compagnie d’Aparajita une petite indienne qui ne s’en laisse pas compter et de Trishna , une jeune femme qui a refusé un mariage arrangé et qui est bannie par sa famille.
Toutes les conditions seraient réunies pour que Derek puisse enfin vivre la vie d’un homme ordinaire entre ses journées à la médiathèque et ses nuits éclaboussées de mauvais cauchemars. Pourtant un grain de sable va venir bousculer les plans de l’ancien soldat britannique. Un tigre sévit aux alentours de la ville. Les disparitions se succèdent et la peur s’installe. La guerre que Derek Ardo tentait de fuir va ressurgir sous la forme d’un face à face obsessionnel avec ce tigre mangeur d’hommes. La nuit du tigre et celle du chasseur vont se confondre.
Michel Honaker parvient à rendre avec beaucoup de réalisme l’atmosphère exotique, chaude et humide de cette Inde prégnante dont la touffeur et l’ambiance envoûtante ne laissent aucun répit à son personnage principal. Mais “La nuit appartient au tigre” est aussi une méditation philosophique sur le poids des traditions ancestrales et une fable initiatique ou le rapport entre l’homme et la nature est interrogé avec acuité. Une très belle réussite littéraire qui emportera le lecteur loin, très loin…
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)