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Ouvrage des éditions Clé en coédition avec NENA La thèse exposée dans cet ouvrage est qu'il existe aujourd'hui, dans les pays africains, une entente implicite autour de la corruption des fonctionnaires, une entente qui équivaut à une capitulation générale. Le versement aux fonctionnaires de « salaires de capitulation » est, en effet, presque un encouragement, sinon un consentement, à leur corruption.
Pour reprendre le mot d'un humoriste, « l'Etat fait semblant, en Afrique, de payer ses agents, qui font eux-mêmes semblant de travailler », et les fonctionnaires se cherchent, et se trouvent, dans un consensus généralisé, des compléments de salaires par une corruption quotidienne, au vu et au su de tout le monde. Certes, il existe des fonctionnaires honnêtes, et dévoués, et qui ont le sens du service public.
Ils constituent, malheureusement, des « aberrations statistiques », perdus au sein d'un système où l'on se sert le plus souvent, en totale impunité, depuis le sommet jusqu'à la base. La corruption, en Afrique, est à l'origine d'un véritable cercle vicieux: il est difficile d'être honnête lorsque l'on est pauvre, et que l'on doit faire face à des dépenses incompressibles, et le coût de la corruption empêche d'investir efficacement pour lutter contre la pauvreté.
L'application de l'analyse économique permet néanmoins d'établir des principes utilisables pour mettre en place un système de gestion administrative permettant de limiter les effets néfastes de la corruption, en la confinant à son « niveau optimal » qui n'est pas l'absence, cependant, de toute corruption, le niveau zéro, en la matière, étant un concept plutôt moral qu'économique. Encore faudrait-il cependant, pour mettre ces principes en pratique, que les africains soient majoritairement convaincus qu'il faut combattre la corruption, ce qui est loin d'être certain.
L'auteur, de nationalité malienne, est économiste de formation. Agrégé de sciences économiques du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES) et Professeur titulaire de l' Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a occupé de hautes fonctions dans l'administration de cette université. Ancien Directeur du Programme de Troisième Cycle Inter-universitaire en économie (PTCI), et membre-fondateur de la Fondation du Forum de Bamako, il est, depuis 2005, Administrateur de Programmes au Département des Programmes de Formation de la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF).