La chamade, un mot, une expression, une vie. Les mots se lisent, parfois se survolent ou même on les ignore. Mais il arrive que des mots nous touchent en plein cœur, qu'ils effleurent notre âme, qu'on ne veuille qu'une chose, les caresser comme on le ferait avec une femme. La chamade est mon premier livre de Françoise Sagan, ce n'est pas qu'une lecture, c'est une véritable immersion dans une histoire d'amour. Ce n'est pas notre héros qui tombe sous les charmes de cette jeune demoiselle. Mais bel et bien moi, je n'ai pu résister à ses mots, à son cœur, à sa beauté. Chaque moment éloigné
d'elle est une véritable torture. Antoine n'existe plus, moi seul vis ce moment de bonheur, cet amour naissant, le plus beau cadeau de la relation, la découverte de l'être cher, son cœur, son âme et son corps. Je suis Antoine, Lucile n'existe pas, elle laisse la place à une Inconnue, celle qui prend forme dans ma pensée, mon idéal féminin. Sagan me parle, Sagan me foudroie, Sagan m'offre un monde et non un livre. Sagan m'a ouvert son cœur, j'ai ressenti chacun de ses mots pénétrer mon âme..... Je ne vous ferai pas l'affront de vous conter La chamade car on ne peut connaître à l'avance une histoire d'amour, elle se vit, elle se dévoile petit à petit. Si vous voulez apprendre à aimer....Sagan, faites comme moi, entrez dans son monde.
Lire des mots qui bouleversent, lire et découvrir que ces mots sont le premier pas vers le bonheur, lire à rendre heureux
POUNDING WILDLY //
La chamade a cela d’étonnant qu’il est en partie dépourvu de la désinvolture amusée qui est d’ordinaire la griffe de Françoise Sagan. Bien sûr, nous retrouvons les thèmes chers au charmant petit monstre : critique acerbe du milieu mondain et de ses futilités, éloge de l’oisiveté, jeunesse dorée et voitures rapides. Mais cette fois-ci, lorsque Lucile tombe sous le charme de l’infortuné Antoine, elle est suffisamment emportée par l’amour pour se croire capable de vivre sans l’argent de Charles, son riche compagnon. Débute alors une passion fulgurante, qui donne lieu à de sublimes passages, dont sont absents toute causticité et tout cynisme. Bien évidemment, nous sommes ici chez Sagan, et ce genre d’utopie n’a pas cours bien longtemps. Fatalement, les réalités matérielles rattraperont les jeunes et beaux amants. L’écrivain nous livre une variation sur l’amour et l’aveuglement auquel il conduit - aveuglément forcément temporaire. Ce roman désenchantée nous rappelle que si la vie peut être parfois brûlante et magnifique, il ne s’agit que de moments passagers. Il y’a bien plus de petites musiques que de sublimes symphonies.