En cours de chargement...
Au cours d'un dîner, Lucile rencontre Antoine, jeune éditeur parisien. Leur complicité se transforme vite en une fougueuse passion. Or, Lucile vit avec Charles, quinquagénaire élégant et fortuné qui l'entoure d'un amour désintéressé. Malgré sa profonde affection pour lui, lorsque Antoine lui demande de choisir, elle décide de quitter Charles. " Vous me reviendrez. Je n'ai qu'à attendre. " Charles n'en doute pas.
Parce qu'il aime cette femme-enfant pour elle-même et non pour lui. Parce qu'il sait qu'un jour Antoine lui reprochera ses faiblesses et ses défauts. Parce qu'il sait aussi que l'amour sans argent ne fait pas le bonheur. Il entend déjà la " chamade ", ce roulement de tambour qui annonce les défaites...
POUNDING WILDLY //
La chamade a cela d’étonnant qu’il est en partie dépourvu de la désinvolture amusée qui est d’ordinaire la griffe de Françoise Sagan. Bien sûr, nous retrouvons les thèmes chers au charmant petit monstre : critique acerbe du milieu mondain et de ses futilités, éloge de l’oisiveté, jeunesse dorée et voitures rapides. Mais cette fois-ci, lorsque Lucile tombe sous le charme de l’infortuné Antoine, elle est suffisamment emportée par l’amour pour se croire capable de vivre sans l’argent de Charles, son riche compagnon. Débute alors une passion fulgurante, qui donne lieu à de sublimes passages, dont sont absents toute causticité et tout cynisme. Bien évidemment, nous sommes ici chez Sagan, et ce genre d’utopie n’a pas cours bien longtemps. Fatalement, les réalités matérielles rattraperont les jeunes et beaux amants. L’écrivain nous livre une variation sur l’amour et l’aveuglement auquel il conduit - aveuglément forcément temporaire. Ce roman désenchantée nous rappelle que si la vie peut être parfois brûlante et magnifique, il ne s’agit que de moments passagers. Il y’a bien plus de petites musiques que de sublimes symphonies.