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« J'aurais dû m'en apercevoir dès le début : la première fois que je l'ai vue, le soir où elle a débarqué sur l'île avec ma mère et s'est encadrée dans la porte-fenêtre, éblouie par le décalage horaire et le coucher de soleil, tout coïncidait, tout concordait. Nous reproduisions déjà à notre insu la situation de départ de ce vieux bouquin de James que, comme tous les étudiants américains, j'avais lu à la fac quelques années plus tôt.
Sur le moment je n'ai rien compris. Mais maintenant j'en suis sûr : sa personnalité, sa vie, ses voyages, ses amis, les hommes qui l'ont aimée, celui qu'elle a épousé, ses enfants, ses deuils, tout a été écrit, imaginé il y a un siècle. Je ne suis pas superstitieux. Je ne suis pas fou. Je ne crois pas au destin. Mais le sien imite exactement celui d'un personnage de roman qu'elle ne connaît même pas.
Et qui se termine par ma mort - je veux dire la mort de mon modèle, Ralph. Elle, l'héroïne, on ne sait pas ce qu'elle va devenir. Mais je peux peut-être déjouer cette espèce de malédiction. Je n'ai plus beaucoup de temps, je sais ce qui me reste à faire. »
Décevant
J'avais tant aimé Adèle et moi que j'avais très envie de continuer à découvrir la plume de Julie Wolkenstein. Ce roman-ci est intimement lié à Portrait d'une femme d'Henry James car les destins de Lise et d'Isabel, le personnage principal du roman de James, sont similaires. Même les lieux qui sont pourtant différents, les uns se situant sur le continent américain, les autres dans la bonne vieille Europe, sont sources de comparaison par Nick, qui est celui qui décèle le lien entre ces deux destins de femmes. Je ne suis pas friande d'Henry James et j'ai trouvé tous ces points de comparaison entre des destins de femmes d'époques différentes ennuyeux. Par contre, j'ai bien aimé que Julie Wolkenstein nous donne des définitions de mots savants mais je ne suis pas suis pas sûre de me souvenir longtemps de la définition d'apotropaïsme par exemple.