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S'interroger sur l'oubli et le droit permet de réinterroger sous un autreangle l'État et sa Justice dans leur rôle de gardiens de la mémoirejudiciaire, de questionner les usages et mésusages, et d'examiner lesfonctions politiques et sociales de la conservation mémorielle du crimeet du criminel. Dans un contexte particulièrement ambigüe, où le droit àl'oubli sonne comme une revendication de plus en plus entendue, où lesjuridictions européennes sanctionnent les pays, comme la France, pourune collecte trop minutieuse et une conservation trop longue des passésjudiciaires, mais aussi dans un contexte où l'État cherche davantage àtracer, à suivre, à se souvenir, pour mieux poursuivre et contrôler, il n'estpas anodin de poser un regard rétrospectif sur cette dialectique mémoire/oubli dans le champ pénal, pour mieux envisager sa construction etpartant ses effets et ses fonctions à travers le temps.