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En 1898, au cour des montagnes du Wyoming, la petite bourgade de Twenty-Mile n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle vient à s'animer lorsque débarque un jeune étranger désireux de plaire à tout le monde, avec pour seul bagage un lourd fusil et un mystérieux secret. Au même moment, un dangereux détenu s'échappe de la prison territoriale de Laramie en compagnie de deux tueurs dégénérés. Il commence à tracer un sillon de violence à travers l'État avant de décider de s'emparer de la petite ville pour y attendre le prochain convoi venu de la mine d'argent.
L'isolement de Twenty-Mile, encore renforcé par une terrible tempête, va coûter cher à ses habitants.
Avec Incident à Twenty-Mile, Trevanian nous offre une ouvre brillante et nostalgique qui traite de la fin d'un rêve en dynamitant les conventions du genre.
Un thrillwestern palpitant
Trevanian est un auteur génial, rien de formaté chez lui, il n'a rien en commun avec tous ces -trop nombreux - auteurs ricains qui nous servent toujours et encore la même soupe éditoriale ad nauseam, et livre après livre. Les ingrédients des meilleurs western sont là, je me souviens de "La dernière séance", des films de ou avec Clint Eastwood, Kevin Costner ou Robert Duvall. Dans ce roman tout est là, magnifié par la plume pétillante d'intelligence de Trevanian, la tension qui est dosée à la perfection, dans une ville fantôme hantée par des "miettes" d'habitants : un barbier, un barman, des filles de joie, un épicier et sa fille et quelques autres... Et tout reprend vie à l'arrivée d'un jeune homme, gentil, serviable, portant en lui une faille au bord de l'explosion ; et toute cette vie est roulée dans la boue à l'arrivée de trois meurtriers échappés de prison. Ce huis clos est un portrait saisissant du kaléidoscope que peut offrir l'âme humaine, chaque personnage est dépeint, jusque dans sa manière de s'exprimer, de manière magistrale. En ces terres la terreur et la violence se déchaînent, l'innocence même se dresse en miroir des ténèbres, offrant aux lecteurs une lecture addictive et jouissive. La postface est une surprise merveilleuse qui rehausse encore le plaisir qu'on prend à lire ce livre, on se demande enfin : combien de livres y a-t'il encore à traduire de cet écrivain hors norme ? Et on a envie de dire à M. Gallmeister : Shoot up !