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À la Colonie, en lisière de la forêt, il y a des enfants malades, des orphelins et des estropiés, des rescapés. Ils ont des noms à rallonge, La-Petite-Elle-Veut-Tout-Faire-Toute-Seule, Destiny-Bienaimée, Mohamed-Ali, Tout-Le-Fait-Rire. Ils sont divisés en deux groupes, strongues et bitches, et les strongues tabassent, et les bitches ne se laissent pas faire. Ils sont plus habitués à la violence qu'à la tendresse, ça n'empêche pas les amitiés, les amours.
Ils ont peur de la forêt, mais elle les attire, ces gamins. Pas loin, un village, enserré dans des montagnes. Comme partout, la lutte des classes règne, entre bergers, paysans, et maîtres des forges. On trouve des christian, des muslim, des supermuslim. Les vrais supermuslim menacent, ils veulent prendre le village pour leur califat. Il y a des Grands-Incendies et des Grandes-Vagues, des pluies corrosives ou du soleil qui tape dur.
Dans Forêt-Furieuse, Sylvain Pattieu fait s'entrechoquer la vitalité enfantine, l'imaginaire destructeur du djihadisme, la violence des guerres contemporaines, sur fond de contes et légendes d'Ariège, de paysages des Pyrénées et de Seine-Saint-Denis.
Et puis il y a son écriture, scandée par le rap et nourrie de la langue populaire d'aujourd'hui.
Un ovni
Deux histoires s’entremêlent dans ce roman.
D’un côté l’histoire de ces enfants abandonnés, presque livrés à eux-même dans « la Colonie ».
De l’autre, le village situé à quelques kilomètres qui va faire face à l’arrivée des supermuslims.
Résumer ce livre en quelques lignes est presque impossible, mais une chose ressort nettement : La langue. Sylvain Pattieu nous offre un texte chargé de slam, un texte cru, brut et un format hors norme.
Une découverte, une étrangeté dans cette rentrée littéraire. Plongez-y et ne ressortez pas indemne !