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Depuis la « décolonisation », le discours politique dans les anciens États colonisés et coloniaux est domine par la question de la diversite culturelle et de l'intégration nationale. Au Cameroun, celle-ci s'impose du fait de l'hybridité de l'Etat liée à son processus historique de formation. Le partage du Cameroun (colonie allemande) par la France et l'Angleterre au lendemain de la première guerre mondiale a participé à la formation d'un État hybride, à la fois anglophone et francophone.
Une configuration ayant donne lieu au problème anglophone et sa mutation en 2016 en crise indépendantiste anglophone avec a ce jour plusieurs milliers de morts. Ce livre montre comment le « discours (d'État) sur la diversité », produit et diffusé dans le corps social, opère pour neutraliser au moins deux niveaux de conflictualité, suivant une perspective intersectionnelle : la conflictualité ethno-identitaire précoloniale, avec plus de 230 groupes ethnolinguistiques recensés, et la conflictualité (post)coloniale, avec deux grandes composantes anglophone et francophone.
Le « discours sur la diversité » est appréhendé à la fois comme objet et enjeu d'interculturalité, et dans une perspective de théorisation, le livre montre que celui-ci est aussi un espace d'observation de la (post)colonialité des sociétés contemporaines. En croisant les approches, l'auteur montre que le processus de construction de l'Etat-nation postcolonial est intimement liée au langage politique.