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En 1915, Raymond Bonnefous, étudiant en médecine, part pour la guerre, où il passera près de quatre ans dans l'enfer des tranchées, aux postes de secours où défile l'effarant cortège de blessés et de mutilés. Avec les autres médecins, dont ses amis Morin et Declercq, souvent au péril de leur propre vie, ils tentent de soulager la souffrance qui afflue vers eux. Mais aussi de l'oublier... Car ces " garçons d'avenir " ont envie de vivre.
Employant leurs moments de liberté à monter à cheval, à s'amuser à Paris, à revoir leurs proches, à aimer aussi, ils sacharnent à renouer les fils de leur existence d'avant-guerre sans cesser de s'ouvrir à de nouvelles expériences. Ainsi, au mépris de tout, Bonnefous et Declercq se lancent dans une singulière relation avec la fraîche et lucide Zouzou : derniers instants d'insouciance d'une génération qui voudrait prolonger un monde en train de disparaître.
De l'horreur des combats quotidiens surgissent des êtres capables de trouver néanmoins une forme de bonheur. Paradoxe qui fait de ce texte magistralement écrit, solidement documenté, un des plus beaux romans consacrés à la Grande Guerre et à ceux qui tentèrent malgré tout d'y demeurer des hommes. Traductrice de l'italien, docteur en histoire, Nathalie Bauer publie ici son troisième roman. Se fondant sur de nombreux documents intimes (carnets, photos, agendas) de son grand-père, dont certains sont reproduits dans ce livre, elle en a conservé la toile de fond historique, tout en trans formant les protagonistes en héros de roman.
" Un roman magique et généreux sur un aspect méconnu de la Première Guerre mondiale. " Mathilde Mahieux, La Croix " Un hymne à la vie, [...] des passages d'une grande intensité émotionnelle. " Véronique Marchand, Page " Avec ce troisième roman, elle se révèle une grande romancière. " Gilles Heuré, Télérama " Près de trois ans de travail, et un superbe livre. " Midi Libre " Un hymne à la jeunesse et à la vie, un pied de nez à l'enfer des tranchées.
Une réussite ! " Anne Michelet, Version Femina Sélection des Libraires Fnac pour la Rentrée littéraire 2011 Figurait sur la liste des romans français sélectionnés pour le prix Fémina 2011
Entre les lignes
Pour quatre jeunes gens, c'est une nouvelle ère qui commence, quatre jeunes médecins auxiliaires. Fini l'existence paisible et souvent superficiel des étudiants et une nouvelle donnée : résister à la peur et la masquer la mieux possible. C'est un singulier destin, réel et fictif que nous raconte là Nathalie Bauer, s'emparant du carnet et des photos de son grand-père. Une mémoire un peu décalée que celle que l'on connait déjà parce que c'est les mémoires de jeunes gens souvent à l'arrière et parfois au front, dans l'intensité du combat et dans la retraite d'un repos en permission fréquent et alternant très régulièrement. C'est une lecture de 14/18 entre les lignes. Drôle de métier aussi qu'ils font ces quatre garçons, plus croque mort que médecin... Ils s'initient dans ce naufrage général à la camaraderie, à l'amitié et à la curiosité qu'elle suscite. Ils ont chacun leur caractère et leur origine mais une seule chose les retient avec un avenir incertain et invisible. il y a l'épouvante mais il y a aussi tant de temps morts que petit à petit le recul donne un regard sur le désastre et les coeurs et les pensées mêlées à la boue. Stupéfaction et torpeur où se mêle image mentale du terrain et photographie que l'on emporte avec soi avec le premier petit appareil portable kodak. Quatre caractères mais aussi l'échange, la poésie qui le dispute au vacarme. Des jeunes gens bien coupés en partie de leur condition qui cherchent encore la vie dans les rencontres comme celle de Zouzou qui nous renvoie encore à l'Europe d'avant, à Jules et Jim et à un avenir qui s'envisage autrement. Ambiguïté de la guerre qui fait naitre camaraderie et solidarité et emporte les meilleurs. Rencontres galantes et nappe de balles, fortes paniques et longues torpeurs, représentation et images absentes, ce livre-récit est un ovni dans cette rentrée, un autre regard sur la grande guerre...