" La grand-route nous absorbe, Anne et moi. Elle nous tire en avant et, plus nous sommes tirés en avant, plus nous pouvons regarder en arrière sans y rester empêtrés."
Dix neuf ans après la mort de son fils, Bernard Chambaz reprend cette route des États-Unis qu’il avait faite en famille avec ses trois fils. Trente cinq étapes de la côte Est à Los Angelès, parce que Martin aurait eu trente cinq ans en 2011. Lui sur son vélo parce que chaque coup de pédale est un effort pour aller de l’avant et sa femme le suit en Cadillac de location.
Sur ce chemin, l’auteur nous fait découvrir
non seulement les paysages mais aussi des anecdotes sur chaque endroit traversé et parfois s’appesantit un peu plus sur la vie de grands hommes comme Théodore Roosevelt ou Anne Morrow, la femme de Charles Lindberg. Ces rencontres ne sont pas anodines. Célèbres ou anonymes, chacun a perdu un ou plusieurs fils.
" A la mort de son petit-fils … Anne Morrow dit à sa fille : " L’horreur passera, je puis te l’assurer. L’horreur passe toujours. Mais la tristesse, c’est autre chose. La tristesse demeure." "
Ce roman n’est pas triste. Martin reste vivant dans la mémoire. Il apparaît au souvenir d’un lieu ou dans l’image d’un martin-pêcheur. Chaque petite chose est une manière de le retrouver comme ce 11 juillet fatidique qui fut aussi la date où Charlie Chaplin a enterré son fils de trois jours,ou simplement une pointure de chaussures commune entre Lincoln et Martin.
Ce récit impose le respect pour ce couple durement touché par la mort accidentelle d’un fils, un couple qui s’impose de persévérer sur cette route, de croiser d’autres destins qui prouvent l’universalité de leur expérience.
Évidemment, ce n’est pas une lecture rythmée qui déclenche le coup de cœur, mais une force tranquille sûrement entretenue par l’effort physique nécessaire et la volonté de continuer à être vivant et de faire vivre Martin.
" Que nous ressentions le deuil comme un état intangible n’empêche pas de vivre.
Du simple sentiment de la vie, il résulte la possibilité d’être joyeux. Le deuil est compatible avec la joie. Le tout était de l’écrire une bonne fois pour toutes et d’en faire la démonstration. Cette traversée et ce roman en sont le corollaire."
Sur la route de Martin
" La grand-route nous absorbe, Anne et moi. Elle nous tire en avant et, plus nous sommes tirés en avant, plus nous pouvons regarder en arrière sans y rester empêtrés."
Dix neuf ans après la mort de son fils, Bernard Chambaz reprend cette route des États-Unis qu’il avait faite en famille avec ses trois fils. Trente cinq étapes de la côte Est à Los Angelès, parce que Martin aurait eu trente cinq ans en 2011. Lui sur son vélo parce que chaque coup de pédale est un effort pour aller de l’avant et sa femme le suit en Cadillac de location.
Sur ce chemin, l’auteur nous fait découvrir non seulement les paysages mais aussi des anecdotes sur chaque endroit traversé et parfois s’appesantit un peu plus sur la vie de grands hommes comme Théodore Roosevelt ou Anne Morrow, la femme de Charles Lindberg. Ces rencontres ne sont pas anodines. Célèbres ou anonymes, chacun a perdu un ou plusieurs fils.
" A la mort de son petit-fils … Anne Morrow dit à sa fille : " L’horreur passera, je puis te l’assurer. L’horreur passe toujours. Mais la tristesse, c’est autre chose. La tristesse demeure." "
Ce roman n’est pas triste. Martin reste vivant dans la mémoire. Il apparaît au souvenir d’un lieu ou dans l’image d’un martin-pêcheur. Chaque petite chose est une manière de le retrouver comme ce 11 juillet fatidique qui fut aussi la date où Charlie Chaplin a enterré son fils de trois jours,ou simplement une pointure de chaussures commune entre Lincoln et Martin.
Ce récit impose le respect pour ce couple durement touché par la mort accidentelle d’un fils, un couple qui s’impose de persévérer sur cette route, de croiser d’autres destins qui prouvent l’universalité de leur expérience.
Évidemment, ce n’est pas une lecture rythmée qui déclenche le coup de cœur, mais une force tranquille sûrement entretenue par l’effort physique nécessaire et la volonté de continuer à être vivant et de faire vivre Martin.
" Que nous ressentions le deuil comme un état intangible n’empêche pas de vivre.
Du simple sentiment de la vie, il résulte la possibilité d’être joyeux. Le deuil est compatible avec la joie. Le tout était de l’écrire une bonne fois pour toutes et d’en faire la démonstration. Cette traversée et ce roman en sont le corollaire."