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Marc Bloch
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Gaston Bachelard
« Leur sérénité m’apaise, je partage avec eux, depuis mon plus jeune âge, une longue promenade ».
« Monsieur, cela fait plus de cinquante ans qu’on vous attend ».
Il y a sur cette route d’Argonne au passé, au présent, la petite et la grande Histoire, un exode de 10 millions de personnes et une histoire familiale. Il y a un mot, « rivière », extrait d’une œuvre au passage du village natal de Bachelard, le plus français de la langue selon lui, racontant un pays d’eau douce où un mois de juin 1940, sous un ciel sans nuages et un soleil radieux, les enfants auraient
pu pêcher, nager et pique-niquer. Il y a alors que la route est encore encombrée « d’une armée de civils en déroute », les premiers discours du « retour à la terre » entendu par Marc Bloch à la radio alors qu’une famille de paysan s’arrime à une charrette surmonté d’une tente. On fuit le malheur qui vous rattrape par les airs. Le long des départementales, la disposition des maisons n’a pas changé comme ici une bande herbeuse, un calvaire ou un cimetière. Quand certains fuient, certains commencent une errance injustifiable. Il y a tant de manière d’éprouver l’Histoire. Paysage mental et routes familières se superposent chez le narrateur. Retrouver ce temps que la guerre a défait. Une alliance, une montre, quelques photos engendrent un autre lien, un devoir qu’on se donne, une feuille de route. Il y a une génération le père de l’auteur façonnait encore le cercueil de son père, s’occupait de sa toilette, de sa mise en bière ; lui, reprend les routes d’Argonne, autre geste, autre tendresse. L’Histoire et la mémoire peuvent très vite reprendre vie dans un paysage, un regard, un souvenir, un ricochet de l’Histoire.
Morte pour la France
« Leur sérénité m’apaise, je partage avec eux, depuis mon plus jeune âge, une longue promenade ».
« Monsieur, cela fait plus de cinquante ans qu’on vous attend ».
Il y a sur cette route d’Argonne au passé, au présent, la petite et la grande Histoire, un exode de 10 millions de personnes et une histoire familiale. Il y a un mot, « rivière », extrait d’une œuvre au passage du village natal de Bachelard, le plus français de la langue selon lui, racontant un pays d’eau douce où un mois de juin 1940, sous un ciel sans nuages et un soleil radieux, les enfants auraient pu pêcher, nager et pique-niquer. Il y a alors que la route est encore encombrée « d’une armée de civils en déroute », les premiers discours du « retour à la terre » entendu par Marc Bloch à la radio alors qu’une famille de paysan s’arrime à une charrette surmonté d’une tente. On fuit le malheur qui vous rattrape par les airs. Le long des départementales, la disposition des maisons n’a pas changé comme ici une bande herbeuse, un calvaire ou un cimetière. Quand certains fuient, certains commencent une errance injustifiable. Il y a tant de manière d’éprouver l’Histoire. Paysage mental et routes familières se superposent chez le narrateur. Retrouver ce temps que la guerre a défait. Une alliance, une montre, quelques photos engendrent un autre lien, un devoir qu’on se donne, une feuille de route. Il y a une génération le père de l’auteur façonnait encore le cercueil de son père, s’occupait de sa toilette, de sa mise en bière ; lui, reprend les routes d’Argonne, autre geste, autre tendresse. L’Histoire et la mémoire peuvent très vite reprendre vie dans un paysage, un regard, un souvenir, un ricochet de l’Histoire.