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XXe siècle
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Leo Demidov
Trois ans après la sortie de Kolyma dans son édition française, Tom Rob Smith nous revient avec Agent 6 aux Editions Belfond pour le troisième volet de sa trilogie consacrée à Leo Demidov, ex-agent du MGB.
Arrêt sur image :
1950 : Leo Demidov, fraîchement promu, a pour tâche de former de nouveaux agents. C’est cette même année que Leo rencontre sa future épouse Raïssa, professeur de sciences politiques à l’Ecole secondaire n°7.
Leo est chargé d’escorter Jesse Austin, chanteur noir mondialement connu et communiste militant, lors de sa visite en Union soviétique. Citoyen
américain, Jesse Austin est considéré par les Soviétiques comme l’un de leurs meilleurs agents de propagande aux Etats-Unis. Il rend hommage au régime communiste à travers ses chansons. L’objectif de cette mission est de garantir à tout prix l’attachement d’Austin au communisme et à l’URSS.
1965 : Moscou. Leo habite un petit appartement avec son épouse Raïssa et leurs deux filles adoptives, Elena et Zoya. Désormais directeur d’une petite usine, Leo n’est plus un agent de la police secrète et ne peut donc plus sortir du pays. Raïssa, devenue directrice de son école secondaire, va s’impliquer personnellement dans l’organisation d’une « Tournée internationale de la jeunesse pour la paix ». Dans le cadre de cette tournée, une délégation d’élèves soviétiques doit donner des concerts à New York et à Washington pour tenter d’améliorer les relations entre les deux nations. Pour la soirée de gala au siège des Nations-Unies, ils sont associés à une délégation d’élèves américains. Mais le soir du concert, devant le siège des Nations Unies, Jesse Austin est abattu et Raïssa est accusée du meurtre.
1980 : Afghanistan, Leo Demidov est conseiller soviétique spécialisé dans les services secrets auprès du régime communiste afghan et est chargé de la formation de nouveaux agents. Avec l’opium comme meilleur ami, Leo va être confronté aux moudjahidines mais aussi à ses propres démons.
Opération menée par le FBI, par le KGB ? Rien n’est clair pour Demidov qui se promet de découvrir la vérité sur les événements de New York.
De 1950 à 1981, de Moscou à New York en passant par les montagnes afghanes, Tom Rob Smith nous entraîne dans une quête de la vérité. En pleine Guerre froide, nous sommes aussi les témoins de ce cri d’amour de Leo Demidov pour son épouse Raïssa, accusée du meurtre de Jesse Austin.
Très bien documenté, ce roman nous entraîne dans les confins du communisme et de ses partis développés aux Etats-Unis et en Afghanistan. Malgré quelques longueurs lors de son étape afghane, Tom Rob Smith sait nous transporter à travers son récit. Même si le suspense n’est pas très présent, l’histoire est bien ficelée et se lit avec beaucoup d’aisance. Une lecture agréable donc pour tous les amateurs du genre.
Guerre froide
Grande traversée dans le temps et l’espace pour cette troisième aventure de Léo Demidov, enquêteur au MGB (ex KGB). J’avais lu et apprécié Enfant 44 de cet auteur anglais mais j’avais raté Kolyma qui a eu de moins bons échos. Avec Agent 6, l’auteur parvient à m’ intéresser sur la totalité du roman, sans pourtant déclencher autant d’engouement qu’avec son premier roman.
Le roman commence en Janvier 1950 à Moscou avec la rencontre de Léo et une jeune russe méfiante. La visite du célèbre chanteur noir américain communiste, Jesse Austin, unira Léo et Raïssa pour la vie.
En 1965, mariés et parents de deux filles adoptées, Raïssa s’apprête à accompagner une chorale russe aux États-Unis avec ses deux filles. Léo, ayant renié les Services Secrets ne peut quitter le territoire. En pleine guerre froide, les États-Unis luttent contre le communisme. La visite de cette chorale est une opportunité pour les Russes de favoriser l’émergence d’un sursaut communiste, notamment chez la communauté noire. Jim Yates, agent du FBI tente de contrer cette opportunité. Au cœur de ce conflit, la famille de Léo se retrouve manipulée par Mikhaïl Ivanov, expert russe chargé de la propagande et Jim Yates.
Léo n’a plus qu’une seule raison de vivre, venger sa famille.
Après une tentative de fuite avortée vers les États-Unis, Il se retrouve en Afghanistan comme conseiller soviétique auprès du régime communiste afghan. Nous sommes en plein cœur du conflit entre le régime communiste afghan soutenu par l’armée russe et les moudjahidins. Léo est un des plus anciens conseillers russes, drogué à l’opium. Il forme les futurs espions comme Nara Mir, une jeune afghane. Tout comme les agents du KGB, pas de sentiments pour les agents russes en place à Kaboul.
"Décoré pour sa bravoure et son courage, ce soldat venait d’abattre un adolescent dans le but de démontrer que Dieu n’existait pas- ou bien s’il existait, il ne pouvait intervenir dans les guerres. Que les afghans n’avaient au une force surnaturelle à leurs côtés."
Je ne suis pas vraiment adepte de ce genre de récit d’aventure. Mais la personnalité de Léo m’a permis de suivre avec intérêt ce roman. Un ancien agent du KGB ne fait pas à priori de sentiment. Et pourtant, l’amour que Léo éprouvait pour la belle Raïssa a ouvert une brèche en son cœur. Envenimé par un esprit de vengeance, il a toutefois une profonde affection pour les enfants, en souvenir de ses propres filles. Ses actes sont guidés par le souvenir de Raïssa. La métamorphose du personnage est sans aucun doute ce qui a retenu mon attention.