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XXIe siècle
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Paris
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auvergne
Claire, quitte son Auvergne natale et monte à Paris pour étudier à la Sorbonne. Élève brillante, une mention très bien au bac, elle vient étudier les Lettres Classiques. De cours à l'amphi, en ballades dans les rues, en boulot d'été, nous la suivons dans trois étapes de son initiation citadine.
Dans son livre "Les pays", Marie-Hélène Lafon dépeint à la manière d'une anthropologue précise et détachée, l'histoire singulière de cette femme coincée entre deux mondes.Tous les opposent. Et en plus ils semblent s'ignorer.
Ce livre est comme une tasse de thé : sobre, délicat
et simple au premier regard. Le récit avance lentement au gré des saisons, des rencontres et des étapes de la vie d'une étudiante.
Puis l'arôme se déploie et le parfum apparaît : subtil et doux. L'héroïne vit sa transformation avec douceur, élégance, sans volonté appuyée. Elle semble avancer dans la vie sur la pointe des pieds. On est loin d'une Bridget J. larmoyante, d'une Pretty Woman méritante ou d'un Rastignac exalté. La transformation a l'air de s'opérer lentement, sans à-coups. Aucun dialogue cependant. Un récit purement contemplatif. Les sentiments sont simplement suggérés.
Et c'est une fois en bouche que le goût se révèle : fort, sophistiqué, distinctif. Le style est très recherché mais sans fioritures inutiles. Recherche dans les mots: précis, sonores, esthétiques. Recherche dans le rythme : phrases gigognes, amples et ciselées dans lesquelles Marie-Hélène Lafon s'amuse avec la ponctuation, les tournures et les formulations. Elle a dû passé des heures à peser chaque mot, essayer des structures, choisir ses adjectifs. Tricotant et détricotant son ouvrage.
Une fois le livre reposé, une sensation demeure : l'apaisement. On sort de cette lecture différent comme Claire, l'héroïne. Comme si ce récit avait touché les profondeurs oubliées de nos propres racines et apaisé certaines douleurs.
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Ma critique
Elle quitte sa campagne pour venir étudier à Paris. Malgré une certaine appréhension, elle s'adapte à cette ville tentaculaire, creuset d'inégalités criantes.Plus tard, elle va acheter un appartement et y vivre. Quand elle invite son père, l'adaptation est plus dure pour lui. Plus âgé, il a ses habitudes, ses croyances, la ville lui fait peur. Il se sent mal à l'aise dans cette cité inhumaine. Néanmoins il apprécit le confort, les places de cinéma où il peut dormir et puis il se laisse guider par sa fille avec laquelle il s'entend bien.
Madame Lafon a un style fluide et agréable à lire, ce qui rend cette histoire sans beaucoup d'action captivante et intéressante. C'est une étude de la ville et des moeurs de la campagne. Elle décrit très justement ce que les campagnards pensent de la ville et ce que la ville pense de la campagne : souvent des malentendus et de l'ignorance.