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Le Feu, sous-titré Journal d’une escouade, paraît d’abord en feuilleton, dans L’oeuvre, à l’automne 1916. Le succès est tel qu’il paraît en volume dès la i n du mois de novembre et obtient le prix Goncourt a même année. Aujourd’hui encore, le nom de Barbusse reste attaché à ce récit, à la fois témoignage et hommage « à la mémoire des camarades tombés à côté de moi à Crouy et sur la cote 119 ». L’expérience des tranchées, vécue volontairement en tant que simple soldat, va transformer Barbusse en porte-parole des poilus, ses frères d’armes, ceux à qui la parole est confisquée – et en porte-voix de la réalité de la guerre à destination des civils, ceux de « l’arrière », à qui la guerre est étrangère, ceux qui continuent à vivre, qui sont heureux « quand même ».
Son témoignage va relier « l’arrière » et « l’avant », rendre accessible aux uns la réalité des tranchées tout en libérant la parole des autres.
ça s'est passé comme ça
Ce fut l'un des grands best-sellers de l'entre deux guerres et ce fût par ce livre que la plupart des français de l'arrière découvrirent le quotidien des tranchées. Ce fût un choc et le livre malgré lui nourrit un esprit de revanche. C'est vrai qu'on est saisi par ce monde renversé ou bientôt la vermine, la peur seront les seules choses qui animeront la terre sans cesse retournée...