En cours de chargement...
Le 12 octobre 1936, à Salamanque, dans l'enceinte de l'une des plus anciennes universités au monde, le fondateur de la Légion espagnole, le sinistre général Millán-Astray, vociférait "Vive la mort ! ". De nos jours encore, les fascistes en usent comme d'un cri de ralliement. Mais ce cri, hier comme aujourd'hui, est bien davantage qu'un cri, il est leur programme. Début novembre 2008, Miguel Núnez González vit ses derniers jours dans l'établissement gériatrique Amma Horta, à Barcelone.
Atteint d'un mal incurable, le vieil homme murmure : "Je me sens entouré de vie, d'amour... Et il nous reste tant de villes et de personnes à connaître... et tant de batailles à livrer. J'ai le désir de mille vies de plus." Cet homme a été incarcéré au total dix-sept années dans les geôles franquistes. Volontaire à seize ans pour défendre la république, il est, à dix-neuf ans, l'un des plus jeunes commissaires politiques de l'armée républicaine.
Après des décennies de lutte et de vie clandestine, il est élu député communiste lors des premières élections démocratiques, en 1978. Un mandat exemplaire. Un seul lui suffit. Il craint de finira bureaucrate ". Puis il se consacra, jusqu'à] l'épuisement de ses dernières forces, à la solidarité internationaliste — en particulier avec le Nicaragua — et à la transmission de la mémoire des luttes antifranquistes.
Tout en rédigeant ses Mémoires, auxquels il donnera un titre qui résonne comme celui d'un manifeste : "La révolution et le désir,".