Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" C'est ainsi que depuis le 16 décembre 1939 (jour de mon arrestation) jusqu'à la fin avril 1946 (ma libération), je me suis répété tous les jours,...
Lire la suite
" C'est ainsi que depuis le 16 décembre 1939 (jour de mon arrestation) jusqu'à la fin avril 1946 (ma libération), je me suis répété tous les jours, inlassablement, comme on récite une prière, je me suis répété ces quelques mots : " Sois fort, tiens le coup, tâche de durer, supporte tout, pour pouvoir survivre, pour pouvoir témoigner, dire, tout dire, raconter, transmettre." J'ai donc pu survivre grâce à la volonté farouche qui m'animait afin de raconter l'histoire occulte de tous mes amis juifs polonais disparus dans l'archipel du goulag durant la Deuxième Guerre mondiale. Oui j'ai survécu. Ai-je pour autant rempli la mission dont je m'étais investi moi-même ? Hélas, trois fois hélas, je n'ai pas témoigné, je n'ai pas pu le faire. Durant plus d'un demi siècle je n'ai pas tenu mon serment. Il était, et il est toujours, politiquement incorrect, voire indécent, de vouloir dénoncer les crimes de Staline sous prétexte qu'agissant de la sorte, on banalise les monstruosités commises par Hitler. J'en arrive à cette atroce conclusion : j'ai survécu en vain puisque l'histoire du sort des juifs polonais disparus dans le goulag reste exclue de la mémoire collective. " Jo Curfy