Voici un roman commencé un peu par hasard. C’est Loesha qui m’a proposé de le sortir de ma PAL pour en faire une lecture commune. Je l’ai sorti, donc, mais n’ai pas pris la peine de lire la quatrième de couverture. Je ne savais donc pas de quoi il était question lorsque je l’ai ouvert. Et puis, comme beaucoup de bloggeuses qui l’ont déjà lu, si je connaissais l’acteur et humoriste, je ne savais pas que le bonhomme avait fait des incursions dans la littérature, et a fortiori dans la science-fiction. Surprise totale donc, qu’il s’agisse bien du Stephen Fry qu’on a l’habitude
de voir faire le pitre avec Hugh Laurie.
L’intrigue n’est pas vraiment originale : je ne doute pas que d’autres auteurs y ont déjà pensé et j’ai moi-même songé au « Maître du Haut-Château » de P.K. Dick pour l’uchronie basée sur la Seconde Guerre mondiale. Ici, donc, un jeune étudiant anglais en histoire, prend comme sujet les jeunes années d'Adof Hitler. En amenant sa thèse enfin terminée, il va rencontré un vieux scientifique que le drame de la Shoah dévore. Ensemble, ils ont une idée pour changer l'Histoire.
Ce roman, je l'ai lu rapidement, pour les plus de 600 pages qu’il fait, utilisant le moindre moment disponible pour me plonger dedans. Les adeptes de SF y trouveront un début un peu laborieux, bien que nécessaire pour poser l’ambiance et le style, mais aussi une uchronie bien menée. Notamment dans la construction du récit où les première et deuxième parties se répondent par le biais de chapitres alternant l’histoire de Michael et celle d’Hitler, ou de l’histoire parallèle qui aurait été si cet homme n’était pas né. Les personnes plus réticentes à ce genre de littérature trouveront ici un roman tout à fait abordable et agréable.
Ce qui fait le sel de ce roman, c'est déjà le ton employé par l’auteur. Il se moque gentiment de son personnage principal, en faisant un doux rêveur, éternel étudiant dans l’âme, assez lisse, qui ne cherche pas les histoires ou les aventures. Un bon pantouflard pourrait-on dire. Pourtant, son côté assez maladroit l’emporte dans diverses aventures racontées avec un humour typiquement britannique. Il en devient assez sympathique. L'humour est également présent dans la construction du récit. Fry passe par des chapitres écrits sur le mode d'un scénario, des extraits de la thèse peu académique dans sa rédaction. Enfin et surtout par le décalage à la fois entre les deux univers parallèles que Michael va parcourir et entre les sociétés britanniques et américaines.
Le problème majeur, car il faut bien qu'il y en ait un, tient à ce que ce roman est un écrit profondément britannique qui ne se prête guère à la traduction. Le livre est, notamment au début, bourré de noms et de références à la société anglaise, peu compréhensibles pour un étranger. De même, les mots et expressions en allemand ne sont pas traduits. Des explications de la part du traducteur aurait été les bienvenues, mais auraient passablement alourdi ce texte qui se veut avant tout léger. Comme je le disais, dans la deuxième partie du roman, Stephen Fry nous propose des comparaisons entre la société britannique et la société américaine, en provoquant de nombreux quiproquos. Mais, encore une fois, ces distinctions ne parleront pas forcément à un non-anglophone.
Cependant, à travers ces situations anodines et quotidiennes de la vie dans ce monde parallèle, Stephen Fry nous rappelle à la tolérance. Il nous parle également du poids de l'Histoire, de son importance dans la construction de notre monde actuel. Je retiens également l'inspiration qu'il a tirée des thèses de Daniel Goldhagen et cette Historikerstreit que je ne connaissais pas.
A mettre facilement entre toutes les mains donc !
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2014/01/le-faiseur-dhistoire-stephen-fry.html
Et si on revisitait l'histoire ?
Voici un roman commencé un peu par hasard. C’est Loesha qui m’a proposé de le sortir de ma PAL pour en faire une lecture commune. Je l’ai sorti, donc, mais n’ai pas pris la peine de lire la quatrième de couverture. Je ne savais donc pas de quoi il était question lorsque je l’ai ouvert. Et puis, comme beaucoup de bloggeuses qui l’ont déjà lu, si je connaissais l’acteur et humoriste, je ne savais pas que le bonhomme avait fait des incursions dans la littérature, et a fortiori dans la science-fiction. Surprise totale donc, qu’il s’agisse bien du Stephen Fry qu’on a l’habitude de voir faire le pitre avec Hugh Laurie.
L’intrigue n’est pas vraiment originale : je ne doute pas que d’autres auteurs y ont déjà pensé et j’ai moi-même songé au « Maître du Haut-Château » de P.K. Dick pour l’uchronie basée sur la Seconde Guerre mondiale. Ici, donc, un jeune étudiant anglais en histoire, prend comme sujet les jeunes années d'Adof Hitler. En amenant sa thèse enfin terminée, il va rencontré un vieux scientifique que le drame de la Shoah dévore. Ensemble, ils ont une idée pour changer l'Histoire.
Ce roman, je l'ai lu rapidement, pour les plus de 600 pages qu’il fait, utilisant le moindre moment disponible pour me plonger dedans. Les adeptes de SF y trouveront un début un peu laborieux, bien que nécessaire pour poser l’ambiance et le style, mais aussi une uchronie bien menée. Notamment dans la construction du récit où les première et deuxième parties se répondent par le biais de chapitres alternant l’histoire de Michael et celle d’Hitler, ou de l’histoire parallèle qui aurait été si cet homme n’était pas né. Les personnes plus réticentes à ce genre de littérature trouveront ici un roman tout à fait abordable et agréable.
Ce qui fait le sel de ce roman, c'est déjà le ton employé par l’auteur. Il se moque gentiment de son personnage principal, en faisant un doux rêveur, éternel étudiant dans l’âme, assez lisse, qui ne cherche pas les histoires ou les aventures. Un bon pantouflard pourrait-on dire. Pourtant, son côté assez maladroit l’emporte dans diverses aventures racontées avec un humour typiquement britannique. Il en devient assez sympathique. L'humour est également présent dans la construction du récit. Fry passe par des chapitres écrits sur le mode d'un scénario, des extraits de la thèse peu académique dans sa rédaction. Enfin et surtout par le décalage à la fois entre les deux univers parallèles que Michael va parcourir et entre les sociétés britanniques et américaines.
Le problème majeur, car il faut bien qu'il y en ait un, tient à ce que ce roman est un écrit profondément britannique qui ne se prête guère à la traduction. Le livre est, notamment au début, bourré de noms et de références à la société anglaise, peu compréhensibles pour un étranger. De même, les mots et expressions en allemand ne sont pas traduits. Des explications de la part du traducteur aurait été les bienvenues, mais auraient passablement alourdi ce texte qui se veut avant tout léger. Comme je le disais, dans la deuxième partie du roman, Stephen Fry nous propose des comparaisons entre la société britannique et la société américaine, en provoquant de nombreux quiproquos. Mais, encore une fois, ces distinctions ne parleront pas forcément à un non-anglophone.
Cependant, à travers ces situations anodines et quotidiennes de la vie dans ce monde parallèle, Stephen Fry nous rappelle à la tolérance. Il nous parle également du poids de l'Histoire, de son importance dans la construction de notre monde actuel. Je retiens également l'inspiration qu'il a tirée des thèses de Daniel Goldhagen et cette Historikerstreit que je ne connaissais pas.
A mettre facilement entre toutes les mains donc !
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2014/01/le-faiseur-dhistoire-stephen-fry.html