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Plus d'une décennie de réformes universitaires dans le monde arabe, menées au nom de la "crise de l'enseignement supérieur" et de la "mondialisation", permet de premiers bilans. Comme dans d'autres régions du monde, les systèmes universitaires connaissent des mutations de grande ampleur, résultant tant des réformes mises en oeuvre par les Etats que de l'arrivée de nouveaux acteurs transnationaux. De nouvelles missions leur sont attribuées.
Transmission de savoirs efficaces, production de diplômés employables, préparation de l'ère post-rentière, arrimage aux normes internationales, préservation de l'ordre social, préférence nationale à l'emploi, objectif d'excellence et d'acquisition de références internationales: ces injonctions sont ambivalentes. Si la marchandisation de l'enseignement supérieur tend à uniformiser les modes de "gouvernance", l'adaptation de ces derniers aux contextes nationaux et politiques singuliers est souvent problématique.
Le présent dossier dresse un bilan contrasté des nouvelles dynamiques académiques dans le monde arabe. Diversifiant les perspectives - études de cas ou comparaisons régionales, il traite des questions suivantes : qui sont les acteurs des réformes universitaires ? Comme ces réformes sont-elles justifiées et appliquées et avec quelles conséquences ? Peut-on déceler, à travers elles, de nouvelles formes d'exercice du pouvoir et de légitimité ? De nouvelles hiérarchies sociales, régionales et politiques émergent-elles, ou bien assiste-t-on à la consolidation d'anciennes ?