C'est très beau ce roman sur la vieillesse. Sur ce qu'elle fait remonter de petits riens et de points de bascule. Sur ces bonheurs fugaces, comme un sourire à l'être aimée depuis si longtemps, sur ce qu'il reste de nous.
C'est touchant cette écriture, parce qu'on voit tout ce qu'on lit. Elle
est pudique et lucide. Rend visible ce qui n'apparaît qu'entre les lignes. Le geste, l'habitude, le sourire. Ou bien les larmes. Ce vieux couple est émouvant de réalisme. Vieillir se fait naturellement, dans l'ordre des choses. Malgré la ou les douleurs.
Et puis, il y a ce loup, comme une métamorphose, l'empreinte d'une transition. Le loup, traqué, haï, ou auquel on vient en aide. Comme ce corps qui fout le camp. Comme cette vie qui voit venir le crépuscule
La course du loup fait autant la part belle aux somptueux décors, paysages enneigés, étés brûlants, de la Suède, qu'aux émotions d'une histoire d'amour jusqu'au bout.
Une vrai belle délicatesse, un écrin de neige d'où la tension n'est jamais absente.